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jeudi 1 janvier 2015

"Haïti 1 janvier 1804"


"Haïti 1 janvier 1804"
Avec la défaite de la France et le rapatriement de l'armée française vers la métropole, Dessalines accéda au pouvoir. En novembre 1803, trois jours après la reddition des troupes françaises de Rochambeau, il organisa l'exécution par noyade de 800 soldats français malades qui avaient été laissés sur place alors que l'armée coloniale se retirait de l'île. Dessalines avait garanti la sécurité de ce qui restait de la population civile blanche. Mais ses déclarations, comme: "Il y a encore des Français dans l'île, et pourtant vous vous considérez libres", traduisaient une attitude hostile envers la minorité blanche restante. Des rumeurs affirmaient que la communauté blanche allait tenter de quitter le pays pour convaincre des pays étrangers d'envahir Haïti et de rétablir l'esclavage. Des discussions entre Dessalines et ses conseillers abordèrent ouvertement l'idée que la population blanche devrait être massacrée au nom de la sécurité nationale. Les Blancs essayant de quitter Haïti en furent empêchés.
Le 1er janvier 1804, Dessalines proclama l'indépendance d'Haïti. Il donna ensuite l'ordre à chaque ville du pays de tuer tous les hommes blancs. Les meurtres devaient être organisés avec des armes silencieuses comme des couteaux et des baïonnettes plutôt que des armes à feu, car avec des exécutions discrètes, on éviterait que des victimes potentielles soient alertées en entendant des tirs et réussissent à fuir.
Massacre des français
En février et mars, Dessalines parcourut les cités d'Haïti pour s'assurer que ses consignes étaient exécutées. Dans de nombreux cas, malgré ses ordres, les massacres ne furent pas menés avant qu'il se rende sur place en personne.
Le déroulement des tueries fut presque identique dans chaque ville que Dessalines visita. Avant son arrivée, seuls quelques meurtres avaient été commis, en dépit de ses ordres. Quand Dessalines arrivait, il commençait par parler des atrocités commises par les représentants de l'ancien pouvoir blanc, comme Rochambeau et Leclerc, après quoi il exigeait qu'on exécute ses ordres et qu'on tue en masse les habitants blancs du secteur. Il aurait aussi ordonné que les habitants réticents prennent part aux massacres, en particulier les hommes de sang mêlé, pour que la responsabilité des tueries ne retombe pas uniquement sur la population noire. Les massacres commençaient alors dans les rues et dans les environs des villes. En parallèle, des pillages et des viols se déroulaient.
Le plus souvent, les femmes et les enfants étaient tués en dernier: Dessalines n'avait pas spécifié que les femmes blanches devaient être tuées, et ses soldats semblent avoir été relativement hésitants pour cette partie des massacres. À la fin, les femmes et les enfants étaient pourtant mis à mort à leur tour, même si c'était habituellement un peu plus tard que les hommes. L'argument invoqué pour l'assassinat des femmes étaient que les Blancs ne pourraient pas être définitivement éradiqués si leurs femmes étaient épargnées et pouvaient donner naissance à de nouveaux Français blancs. Avant de quitter une ville, Dessalines faisait savoir qu'il avait décrété une amnistie pour tous les Blancs qui avaient survécu aux massacres en se cachant. Mais quand ces malheureux sortaient de leur abri, ils rejoignaient les autres dans la mort. Cependant, de nombreux Blancs furent cachés et évacués clandestinement jusqu'à des bateaux par des étrangers.


À Port-au-Prince, contrairement aux ordres du nouveau pouvoir, il n'y avait d'abord eu que quelques meurtres, mais avec l'arrivée de Dessalines le 18 mars, l'escalade des tueries commença. D'après le témoignage d'un capitaine britannique, quelque 800 personnes furent tuées dans la cité et il n'y eut qu'environ 50 survivants. Le 18 avril 1804, Dessalines fit son arrivée à Cap-Haïtien. Jusqu'à cette date, seule une poignée d'assassinats avaient été commis dans la ville, mais avec la présence du nouveau dictateur, la violence se mua enfin en massacre dans les rues et en dehors de la cité. Comme ailleurs, la majorité des femmes ne furent pas tuées dès le début. Mais les conseillers de Dessalines martelèrent que les Haïtiens blancs ne pourraient pas être anéantis si les femmes restaient libres d'engendrer des hommes blancs; à la suite de cela, Dessalines donna l'ordre que les femmes soient tuées elles aussi, à l'exception de celles qui accepteraient d'épouser des hommes de couleur. Des sources de l'époque affirmèrent que 3000 personnes avaient été massacrées à Cap-Haïtien.
Un des meurtriers les plus connus est peut-être Jean Zombi, un mûlâtre habitant Port-au-Prince qui avait acquis une réputation par sa brutalité. Un récit affirme que Zombi a notamment arrêté un homme blanc dans la rue, lui a arraché ses vêtements, l'a amené jusqu'à l'escalier du Palais présidentiel, où il l'a tué avec un poignard. Dessalines aurait été un des spectateurs de ce meurtre, et il en aurait été "horrifié". Dans la tradition du vaudou haïtien, le personnage de Jean Zombi est devenu comme un ancêtre du zombie.
À la fin du mois d'avril 1804, 3000 à 5000 personnes avaient été tuées, ce qui signifie que les Haïtiens blancs avaient pratiquement été éradiqués. Seuls trois groupes de Blancs — en dehors des étrangers — avaient été désignés comme devant être traités à part et épargnés: les soldats polonais qui avaient déserté de l'armée française, le petit groupe de colons allemands invités à l'installer dans le nord-ouest d'Haïti avant la révolution, et un groupe de médecins ou autres personnes qualifiées. Certains habitants ayant eu des liens avec des officiers de l'armée haïtienne auraient aussi été épargnées, de même que les femmes qui acceptaient d'épouser des hommes de couleur.

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