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mercredi 11 janvier 2017

Séisme de 2010 à Haïti




Le séisme de 2010 à Haïti est un tremblement de terre d’une magnitude de 7,0 à 7,34 survenu le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes et 10,4 secondes, heure locale. Son épicentre est situé approximativement à 25 km de Port-au-Prince, la capitale. Le foyer (ou hypocentre) du séisme a été localisé à 10 km de profondeur. Une douzaine de secousses secondaires de magnitude s’étalant entre 5,0 et 5,9 ont été enregistrées dans les heures qui ont suivi. L'intensité de ce séisme a été d'environ X à l'épicentre3.
Un second tremblement de terre5,6 d’une magnitude de 6,1 est survenu le 20 janvier 2010 à 6 heures 3 minutes, heure locale. Son foyer est situé approximativement à 59 km à l’ouest de Port-au-Prince, et à moins de 10 kilomètres sous la surface.
Le premier tremblement de terre a causé de nombreuses victimes, morts, blessés et amputés. En date du 9 février 2010, Marie-Laurence Jocelyn Lassegue, ministre des communications, confirme un bilan de plus 300 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris7. L'Institut géologique américain avait annoncé le 24 janvier avoir enregistré 52 répliques d'une magnitude supérieure ou égale à 4,58. 211 rescapés ont été extraits des décombres9 par les équipes de secouristes venues du monde entier. Solidarité internationale venue renforcer les efforts des Haïtiens10 qui eux-mêmes, souvent à mains nues, ont sauvé des décombres des centaines de personnes.
Les structures et l’organisation de l’État haïtien ont souffert de la catastrophe ; au bout de trois jours, l’état d’urgence a été déclaré sur l’ensemble du pays pour un mois. De très nombreux bâtiments ont également été détruits, dont le palais national et la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince.
Les répliques selon les dates et les magnitudes

Selon
Institut d’études géologique des États-Unis, le tremblement de terre aurait eu une magnitude de 7 (soit l’équivalent de l’énergie dégagée par une [ bombe H] d’environ 5 Mt) et son foyer serait à une profondeur relativement faible de 10 km1,2 (séisme dit crustal). La secousse principale a duré environ 2 minutes et 30 secondes.
Selon le CNRS (19 janvier 2010), si la profondeur se situait entre 10 et 13 km1,2, la faille « Enriquillo-Plaintain garden » qui traverse l'île d'ouest en est et portant le séisme, passe à 5 km au sud de la capitale. L'épicentre se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, le glissement cosismique de 1 à 2 m se serait produit sur 70 km de long11.
Il y a également eu une série de répliques de respectivement : 5,9, 5,5 et 5,1. La NOAA a rapidement écarté le danger d’un tsunami dans la région12.

La première réplique a eu lieu 7 minutes après le premier choc, laissant entrevoir une aggravation de la situation compte tenu de l’impossibilité de mettre en place des premiers secours dans les minutes suivant l’incident. La magnitude de ces répliques, approchant 6, constitue également un autre facteur, rare dans ce type d’événements, le qualifiant de catastrophe majeure : par définition, les effets des répliques « peuvent causer des dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes. Cause de légers dommages aux édifices bien construits ».
Des témoins du séisme qui ont pu joindre les médias internationaux pendant la nuit ont rapporté avoir vu sur la voirie des voitures qui « bougeaient toutes seules ».
Causes
Carte de la plaque caraïbe.

Position de la faille décrochante d'Enriquillo, qui autorise un mouvement horizontal de 7 mm/an.
Vue de la microplaque de Gonâve ou se situe le faille d’Enriquillo.
L’île d’Hispaniola (que se partagent Haïti et la République dominicaine) se trouve dans une zone sismiquement active, entre deux plaques tectoniques : la plaque nord-américaine au nord et la plaque caraïbe au sud. Dans cette zone, les failles sont des décrochements sénestres et des failles de compression (failles inverses) ou chevauchements.
Le séisme a été provoqué par la rupture d’une
faille, orientée ouest-est, sur une longueur de cinquante à cent kilomètres. Il s’agit de la faille d’Enriquillo, qui est un décrochement sénestre et qui traverse la ville de Port-au-Prince à Haïti.
Le risque sismique était donc bien identifié, et son impact humain aurait pu être moindre si des campagnes de prévention avaient été réalisées, la population sensibilisée et les constructions sécurisées, ce qui n'a pas été le cas13,14. Des causes humaines, liées à la pauvreté d'Haïti et la faiblesse de son gouvernement, ont ainsi renforcé la catastrophe naturelle.
Précédents historiques
Le Palais national, le 13 janvier 2010.
Les précédents tremblements de terre de forte intensité survenus à Haïti incluent ceux survenus le 18 octobre 1751 et le 3 juin 1770. L’historien Moreau de Saint-Méry relate qu'à Port-au-Prince, en 1751 « une seule des maisons de maçonnerie ne fut pas renversée », et en 1770 « la ville entière fut renversée »15. La capitale de l'époque, Cap-Haïtien, fut détruite et les villes de Port-de-Paix, Les Gonaïves, Fort-Liberté et des villes de la République dominicaine furent touchées par un fort tremblement de terre le 7 mai 184216. L’écrivain et homme politique haïtien Jean Demesvar Delorme fut le témoin de ce tremblement de terre de 184217. Des séismes survinrent encore en 1887 et 1904 dans le nord du pays, causant des « dégâts majeurs »18.

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Conséquences sur Haïti

Deuxième nuit sans toit pour les habitants, du 13 au 14 janvier, dans un camp installé par l’armée brésilienne.
L’échelle des destructions au niveau de la capitale même atteint VIII sur l’échelle de Mercalli19. La zone la plus soumise aux destructions atteint X (sur XII degrés dans l’échelle) ; cette zone est située sur la côte bordant le golfe de la Gonâve, à l’ouest de Port-au-Prince, et au nord-ouest de l’épicentre du séisme ; 1,9 million d’habitants vivent dans la zone de degré 8 des destructions.
Alors que de nombreuses habitations modestes se sont effondrées, d’autres édifices gouvernementaux de construction plus solide, comme20 : le Palais national, le ministère des Finances, le ministère des Travaux publics, le ministère de la Communication et de la Culture, le ministère des Postes, le Parlement21, le Palais de justice, l’École normale supérieure, l’École nationale d’administration, l’École Nationale des Infirmières, l’Université de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), la prison centrale et le Centre des impôts ont également subi des dommages importants. Un hôpital de Pétionville, une banlieue de Port-au-Prince, se serait également effondré22, ainsi que la maternité de l’hôpital général et l’hôpital de Martissant23. Le siège de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti est également en partie détruit24 ; ce siège était l’Hôtel Christopher, dont les fondations faisaient l’objet d’une remise aux normes (encore en cours) de l’ONU. Le plus grand hôtel de la ville, l’Hôtel Montana, a également été détruit par le séisme25.
Les médias télévisés montraient au lendemain matin les images des secours amenés dans le bâtiment effondré de l’université, dans laquelle mille étudiants étaient en train de passer un examen. Dès les premiers jours on comptait une vingtaine d'enseignants et plus de 400 étudiants morts sous les décombres. Plusieurs universités publiques et privées ont été détruites ou gravement endommagées : l'Université d'État d'Haïti a subi d'importantes destructions ; les bâtiments logeant la Faculté de Linguistique appliquée (FLA) et l'École normale supérieure (ENS), la Faculté de médecine et de pharmacie (FMP), la Faculté des sciences (FDS), la Faculté des sciences humaines (FASCH), la Faculté d'agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV) et l'Institut national de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI) ont des locaux complètement lézardés ; le Centre d'Études Diplomatiques et Internationales (CEDI), détruit ; l'Université Quisqueya (UNIQ), endommagée ; l'Académie Nationale diplomatique et Consulaire (ANDC), endommagée ; l'Université Notre Dame d'Haïti (UNDH), endommagée ; l'Institut des Hautes Études Commerciales et Économiques (IHECE), détruit ; l'Université Lumière, détruite ; l'Université Royale d'Haïti, détruite ; l'Université de Port-au-Prince (UP), détruite ; l'Université Américaine des Sciences Modernes d'Haïti (UNASMOH), endommagée ; l'Université G.O.C, détruite ; l'Université Épiscopale d'Haïti (UNEPH), détruite; l'Université Caraïbe, endommagée ; l'Institut Paramédical Louis Pasteur, détruit26.
De grands nuages de poussière apparaissaient dans les instants suivant le séisme à Port-au-Prince27. Cette poussière provient probablement de béton non armé des constructions ; des craintes s’accumulent donc concernant la possibilité que bien des édifices de ce type se soient effondrés. Pays pauvre, Haïti ne dispose pas de normes de construction formelles en matière de bâtiments.
Les villes de Carrefour (300 000 habitants, détruite à 40 %), Léogâne (200 000 habitants, détruite à plus de 90 %) et Gressier, proches de l’épicentre du séisme, ont aussi été gravement touchées.
Un intervenant du Ministère des Affaires étrangères français chargé de l’organisation des secours depuis la France a annoncé que le seul point positif parmi les nouvelles qui lui parvenaient était que la piste de l’aéroport était praticable, laissant la perspective d’un acheminement par rotation aérienne des personnels de secours, de la logistique et du matériel d’urgence.
Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies estimait que quelque 3 millions de personnes auraient pu être sinistrées sur les 4 millions que compte la population de Port-au-Prince28.
La destruction de milliers de logements et la crainte de nouvelles répliques ont poussé depuis lors la plupart des habitants de la ville à passer la nuit dehors. Les survivants ne disposent pas ou peu d’eau potable, de nourriture et de médicaments29. Jusqu’au 13 janvier, l’hôpital de campagne de l'armée de l'air argentine, installé dans le cadre de l’ONU depuis 2004, était le seul opérationnel sur place.
Le 20 janvier, un autre tremblement de terre de magnitude 6,1 a été à nouveau ressenti30 ; en conséquence immédiate, un phénomène d’exode massif a été observé31, par le port et la gare routière de Port-au-Prince, parmi une population exténuée et qui a vécu les dizaines de répliques antérieures dans les ruines de la capitale.
Identification des victimes

L’armée de terre brésilienne aidant des victimes, le 14 janvier 2010.
L'identification des corps a été compliquée, et on ne sait exactement combien de personnes sont décédées lors du séisme. Plusieurs pays ont envoyé des unités d'identification des victimes, mais nombreux sont ceux qui ont été enterrés dans des fosses communes ou par leur famille32.
Parmi les victimes, on compte :
  • des casques bleus de la mission de stabilisation (MINUSTAH) de l’ONU ont été tués, huit Chinois, trois Jordaniens, onze Brésiliens et un Argentin33 ainsi que 2 gendarmes français affectés à cette mission34.
  • Le corps de l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Serge Miot a été retrouvé dans les décombres de l’archevêché tandis que le vicaire général, Mgr Benoît Seguiranno est porté disparu35. Cette annonce provient de l’agence d’informations religieuses Misna basée à Rome.
  • Le musicien haïtien Jimmy O. Barikad a été retrouvé mort, selon le musicien américano-haïtien Wyclef Jean36.
  • La pédiatre brésilienne et fondatrice de la Pastorale pour enfants Zilda Arns a été tuée37.

Les agents de l’USAID se préparant pour partir vers Haïti, le 13 janvier 2010.
  • Plusieurs cadres du gouvernement sont décédés ou portés disparus.
  • Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, le Tunisien Hédi Annabi est mort ainsi que son adjoint, le Brésilien Luiz Carlos da Costa38. La Gendarmerie royale du Canada a par ailleurs annoncé le décès du commissaire intérimaire des opérations de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, le surintendant Doug Coates, qui est mort sous les décombres du quartier général de l’ONU39.
  • La chef des services logistiques des Nations unies Susan Malcorra a indiqué que 26 employés de l’ONU40 sont décédés et 56 autres ont été blessés, confirmant de précédentes annonces41. Le décompte des victimes onusiennes au soir du 16 janvier a été porté à 40 morts et 330 disparus24. Finalement, 101 employés de l'ONU ont perdu la vie lors du séisme42
  • Le géographe, homme politique et écrivain Georges Anglade a été tué, ainsi que son épouse43. M. Anglade avait été invité à participer au festival littéraire Étonnants Voyageurs qui devait avoir lieu à Port-au-Prince du 14 au 17 janvier44.
  • Le linguiste et doyen de la Faculté de Linguistique, le professeur Pierre Vernet, mort sous les décombres de l'Université d'État d'Haïti avec ses étudiants.
  • Le « pionnier du hip-hop haïtien », Evenson Francis, alias Shacan Lord du groupe Gasoline Clan, est mort dans l’écroulement de son studio d’enregistrement, à l’âge de 31 ans. Il a été enterré derrière un but au stade Delmas de la capitale45.
  • Révérend Sam Dixon, de l’UMCOR.
  • Micha Gaillard, ancien ambassadeur haïtien en Allemagne.
  • Roc Cadet, Doyen du Tribunal civil de Port-au-Prince.
  • L’ex-ministre québécois Serge Marcil, retrouvé le 22 janvier dans les décombres de l’hôtel Montana46.
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Problèmes logistiques

Vue du port de Port-au-Prince le lendemain de la catastrophe sismique.

Distribution d’eau aux rescapés depuis un hélicoptère de l’US Navy, le 16 janvier 2010.

Photo d’un ferry prise le 18 janvier - la succession des répliques, par dizaines depuis le premier choc, amène la population à plus se fier à la mer qu’à la terre pour assurer son salut.
Le séisme a laissé praticable la seule piste de l’aéroport, mais la tour de contrôle a été détruite. Les premiers atterrissages ont donc été contrôlés depuis les aéroports de République dominicaine. Par la suite, une unité avancée des forces américaines a assuré le contrôle aérien depuis le tarmac de l’aéroport, avec des moyens de fortune. Moyens qui ont été renforcés le week-end du 16 janvier par une équipe de la FAA permettant de mettre fin à la ronde d’attente aérienne au-dessus de l’aéroport de Port-au-Prince : l’aéroport est donc depuis la catastrophe de fait administré par l’armée américaine47.
Les premiers jours suivant la catastrophe, les avions gros porteurs ne pouvaient atterrir sur la piste. Il fallait donc que leur contenu soit transbordé sur les terrains d’aviation de la République dominicaine, sur des avions de taille plus modeste, permettant leur acheminement via l’aéroport haïtien.
Même dans les semaines suivantes, la saturation de l'aéroport a posé problème : Selon l'unité "protection civile" de la Commission européenne, il y avait au 25 janvier « un retard de 7 jours pour les vols à l'arrivée. Et environ 1 000 avions sont en attente »48. La saturation aérienne étant manifeste, le porte-avions américain USS Carl Vinson assure dans le golfe la rotation d’une quinzaine d’hélicoptères49.
Le port est hors d’usage, et les quatre grues de levage sont inutilisables50 ; cette situation aggrave les problèmes logistiques rencontrés pour l’acheminement des matériels et des moyens humains de secours.
Sur place, la livraison de l’eau et des aliments de survie est elle-même difficile. La population haïtienne vit usuellement avec deux jours de nourriture d’avance dans les garde-manger ; ses lieux de vie détruits pour leur majorité, son dénuement est quasi total.
Les goulots d’étranglement qui se créent dans les lieux d’acheminement du matériel de secours, de l’eau et des aliments amènent dans les premiers temps une situation paradoxale où des habitants interloqués répondent aux reporters parvenus dans le camp improvisé jouxtant l’aéroport, que les distributions ne sont pas assurées51 alors que ces mêmes reporters assistent à l’enchaînement des atterrissages. L’ampleur de la catastrophe, non seulement dans la capitale mais également dans les villes voisines, relève d’une problématique d’identification topologique des zones à secourir et de coordination d’ensemble des efforts.
La maîtrise de la situation et de ses enjeux laisse apparaître un vide, là où les structures de l’État, en déliquescence depuis 2004, étaient placées sous la tutelle de la Minustah, organisme de l’ONU ; en effet, cette organisation, présente sur place, d’où auraient pu partir initiatives immédiates de premiers secours a été touchée par le séisme, et son chef de mission fait partie des victimes. De ce fait, Elisabeth Byrs, porte-parole à Genève du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a déclaré que cette catastrophe était « la pire que les Nations unies avaient dû vivre jusqu’ici »52.
La difficulté des transmissions s’illustre également dans les infrastructures routières, par exemple pour relier les villes côtières du département Sud-Est, situé au sud de Port-au-Prince, telle Jacmel, également durement touchée, il faut emprunter une route jonchée de blocs de roche et de troncs d’arbres que seule une moto parvient à éviter.
Au quatrième jour après le tremblement de terre, des réfugiés fuyant Haïti par voie de mer, semblables à des boat people, ont été observés ; images qui évoquent aux commentateurs américains un épisode de fuite des émeutes de 2004 par un trajet de 900 km par bateau jusque la Floride53.
Le cumul des urgences et la massification des besoins dans la région de la capitale ont amené une situation où les principaux acteurs délivrant les secours n'ont lancé des missions de reconnaissance sur les zones périphériques tels les villages entourant Jacmel neuf jours après le séisme, alors que Léogâne fut plus vite secourue car mieux accessible.
Problèmes sanitaires

Face à ce cumul d’urgences, difficile de donner un ordre de priorité : la recherche des survivants sous les décombres, s’occuper des morts, ou aider les rescapés54?
Inhumation des corps
Au 6e jour après le séisme, environ 70 000 corps avaient été inhumés, pour la plupart dans des fosses communes.
Ni les morgues ni les cimetières ne disposent d’une capacité suffisante permettant de gérer l’ampleur des pertes humaines enregistrées : dans un premier temps les corps extraits des décombres ont donc été regroupés en ville sur des places ou le long de la voirie. Confrontés aux images télévisées montrant la promiscuité des rescapés et des morts en ville, les commentateurs issus de la diaspora haïtienne, ont déclaré que cette épreuve marquerait longtemps le trauma de la nation.
Un médecin a précisé que, dans la mesure où la cause du décès était le tremblement de terre, tous ces cadavres n’étaient pas propagateurs d’épidémie.
Les conditions sanitaires imposent une inhumation en fosse commune, ce qui contrarie les usages en Haïti. Il semble qu’une partie de la population apprécie le suivi d’un rite funéraire afin que les corps soient plongés dans de la glace pendant trois jours avant la mise en bière ; procédé qui est totalement irréalisable dans les conditions du lendemain de la catastrophe. L'impact du séisme et du traitement des morts -notamment en fosses communes et vis-à-vis des rites d'inhumation qui ne purent être effectués- a eu des conséquences techniques (ramassage des corps, mise à l'écart des fosses), mais aussi psychologiques, symboliques et culturelles55.
De plus, des prêtres vaudou haïtiens se sont opposés aux procédés d’inhumation en fosse commune, faisant valoir qu’ils ne respectent pas la dignité des décédés. La personnalité vaudou la plus influente, Max Beauvoir, a même indiqué : « … ce n’est pas dans notre culture d’enterrer les gens de cette manière, il s’agit d’une profanation »56.
Potabilisation de l’eau
L'UNICEF intervient pour la distribution d'eau potable, comme dans le bourg de Fonds-Parisien, situé près de l'étang Saumâtre et de la frontière avec la République dominicaine. À la suite du séisme, Fonds-Parisien accueille un vaste camp de réfugiés venant de Port-au-Prince dont certains espèrent gagner le territoire de la République dominicaine située à quelques kilomètres à l'ouest de Fonds-Parisien. L'UNICEF y gère également un centre de convalescence transfrontalier qui s'occupe des victimes haïtiennes du séisme grâce à une assistance médicale urgente57.
Assistance alimentaire
Les aliments de base tels que le riz ne peuvent pas être envisagés pour nourrir la population, qui a perdu les moyens usuels de le cuisiner avec la destruction des lieux de vie. L’approvisionnement prodigué par l’aide humanitaire a donc privilégié des rations alimentaires compactes apportant le nécessaire nutritionnel ; ces rations devraient constituer l’alimentation de la population sinistrée dans les prochaines semaines.
Propagation d’infections
Une étude britannique publiée le 19 janvier58 laisse craindre qu’au sein d’une population affaiblie le paludisme ne se développe plus que d’ordinaire ; une propagation de la dysenterie, la rougeole, la tuberculose ou la grippe n’est pas non plus à exclure.
En mars 2009, l’UNICEF et l’OMS avaient effectué sur place une campagne de vaccination portant sur un million de personnes, mères et enfants ; vaccination contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche et le tétanos59. Les bénéfices de cette campagne devraient être un facteur atténuant les épidémies liées à une infection de l’eau dans les camps de réfugiés.
En octobre 2010, une épidémie de choléra apparaît dans le pays à la suite des dégradations des conditions sanitaires dues au séisme, et tue en un an plus de 5000 personnes60.
Problèmes sécuritaires

Évacuation vers les États-Unis, par la seule piste restée opérationnelle de l'aéroport, dans le cadre de l'opération Unified Response.

Livraison de packs alimentaires d’urgence par les hélicoptères américains provenant du porte-avions Carl Vinson, le 17 janvier.
La catastrophe intervient dans un contexte d’affaiblissement récent de l’État haïtien, confronté à une crise sociale et politique en 2004, assorti d’une série de catastrophes naturelles qui ont frappé l’île en 2008 : la tempête tropicale Fay, et les ouragans Gustav, Hanna et Ike. Des émeutes sont fréquentes, et le caractère déstabilisant et soudain du séisme inquiète les autorités du pays et les instances internationales qui organisent la mise en place des secours, États-Unis et ONU en tête.
Les moyens de l’État pour faire face à l’évènement sont d’autant plus limités que Haïti figure à la 149e place (sur 182) dans l’indice de développement humain
C’est la raison pour laquelle un important détachement de forces militaires a été déployé sur le terrain pour appuyer et sécuriser la délivrance de l’aide humanitaire et empêcher les débordements.
Depuis 2004, cette mission de stabilisation incombait à la Minustah, dont la chaîne de commandement s’est retrouvée décapitée au lendemain du séisme ; cette dernière avait mené des opérations visant à mettre fin aux activités des bandes armées, en coordination avec le gouvernement haïtien. Dotée de nouveaux moyens depuis la catastrophe, par les renforts de l’ONU et l’armée américaine, le chef par intérim de la mission annonce que ses équipes sont « débordées » mais que la « situation sécuritaire est sous contrôle »61.
De surcroît, le pénitencier central de Port-au-Prince a subi des dommages et ses gardiens ont cessé leur surveillance, entraînant une libération de fait d’environ 3 000 détenus de droit commun dans la capitale dévastée, dont, semble-t-il des caïds des gangs du bidonville de cité Soleil détenus depuis 200762. Des scènes de pillages montrant des malfrats équipés de machettes ont été diffusées dans les médias télévisés ; cette situation entraîne dans un premier temps la livraison des secours par hélicoptère, ce qui a occasionné des débuts d’émeutes, puis, pour les secouristes, à n’organiser la livraison de l’aide humanitaire que moyennant la sécurisation préalable de leur intervention.
Les secouristes internationaux rapportent avoir l’impression d’intervenir dans un climat d’émeute. Ainsi, l’ONG Comité de secours internationaux (COSI), provenant de l’Ardèche, qui a essuyé des tirs le 20 janvier, a remercié les forces de sécurité de l’armée brésilienne qui l’ont tiré d’affaire et a annoncé son retrait opérationnel63.
Aide internationale

Le président brésilien Lula donne une conférence de presse, après avoir eu un entretien avec le président Barack Obama pour coordonner les efforts.

Pays aidant financièrement Haïti.

Distribution de nourriture devant le Palais présidentiel détruit à Port-au-Prince.

Déploiement de moyens de l'ONU et de l'US Navy à Port-au-Prince, le 16 janvier 2010.
Plusieurs pays, grandes sociétés mondiales et célébrités ont fait de nombreux dons pour aider le peuple haïtien64. Ce sont aussi des centaines de milliers de micro-dons qui ont été faits. En effet, les habitants des États-Unis qui le voulaient pouvaient donner de l’argent en envoyant un texto "Haiti" au numéro 90999. Une somme de 10 dollars américains était alors prélevée de leur compte et acheminée par un organisme centralisateur, mGive65 vers Haïti, via la Croix-Rouge. Une somme de deux millions de dollars a ainsi été récoltée dès le premier soir66, somme qui allait atteindre cinq millions de dollars le lendemain67. C’était la première fois qu’une campagne de dons de cette nature était organisée. De fait, l’ensemble des donations par téléphone pour 2009 totalise quatre millions de dollars, soit moins que pour ces seuls deux jours de donations. Une autre campagne, similaire, a été organisée par le chanteur Wyclef Jean via le réseau Twitter68 en textant « YELE » au numéro 501501. Ce sont environ 500 000 donations qui proviennent d’une source qui jusque-là donnait traditionnellement peu ou pas : les jeunes, comme le déclare un porte-parole de Verizon67.

Pour sa part le roi du
Maroc, Mohammed VI, a donné 1 million de dollars et 15 tonnes d’aliments et des médicaments. L’aide marocaine a été embarquée dans un cargo qui a quitté le Maroc à destination d’Haïti, le 16 janvier 2010.
Le Tchad, malgré sa pauvreté, a pour sa part donné 1 million de dollars.
Le dalaï lama a donné 100 000 francs suisses69.
La médiatisation extrême du phénomène, compte tenu de son ampleur, a amené le FBI via son site web à émettre une alerte concernant les faux sites proposant au public de collecter des dons70.
Compte tenu de l’état des structures du gouvernement haïtien, l’administration de cette aide relève de l’ingérence humanitaire. Cet aspect critique tenant compte des intérêts des nations venant au secours d’Haïti est développée par Peter Hallward (en), dans un article du Guardian, Tracy Kidder, dans le New York Times71, et Berthony Dupont, éditorialiste d’Haïti Liberté, journal basé à New York72.
Le 23 janvier 2010, le gouvernement haïtien annonce la fin des opérations de sauvetage73 ; malgré cette annonce des secouristes continuent encore à chercher des survivants dans les décombres.
Au total, ce sont plus de 1,2 milliard de dollars de promesses de dons qui auront été enregistrées au 19.01.2010, puis 7,8 milliards de dollars en juin 2010 et 9,9 milliards de dollars en novembre 2010. Soit un montant équivalent à 6 600 dollars (environ 4 900 euros) pour chacun des 1,5 million de sans-abris, ou encore de 1 010 dollars (environ 740 euros) par habitant de Haïti ou encore de 11 300 dollars (environ 8 300 euros) par habitant de la capitale Port-au-Prince, principalement touchée par le séisme. Fin octobre 2011 (soit 10 mois après la catastrophe), environ 4 milliards de dollars avaient été utilisés par les centaines d'organisations non gouvernementales, avec des résultats mitigés.
Comité international de la Croix-Rouge
Dès le 12 janvier, le CICR, présent de façon permanente en Haïti depuis 1994, s'est employé à secourir les innombrables victimes de cette catastrophe, en étroite coopération avec ses partenaires du Mouvement international Croix-Rouge Croissant-Rouge, en particulier avec la Croix-Rouge haïtienne et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Un officier de l’US Coast Guard vérifie le matériel médical à Port-au-Prince, le 15 janvier 2010.

Habitants de Jacmel parmi les ruines de la ville, photo prise le 17 janvier.
13 janvier : Le Comité international de la Croix-Rouge a mis en place un site Web spécial pour aider des milliers de personnes en Haïti et à l’étranger à rétablir le contact avec leurs proches. Le site permet à des personnes se trouvant aussi bien en Haïti qu'à l'étranger d'enregistrer le nom des membres de leur famille qu'elles cherchent à contacter. Il contiendra progressivement des informations permettant de répondre à ces demandes74.
14 janvier : Deux avions sont partis pour Port-au-Prince transportant des spécialistes pour renforcer les équipes déjà à l’œuvre sur place, ainsi que 40 tonnes de secours d’urgence (principalement des articles médicaux)75.
15 janvier : Des médicaments et du matériel médical ont été distribués à cinq grands hôpitaux et dispensaires, ainsi qu’à des plus petites structures médicales mises en place par des médecins locaux dans les quartiers où l’on recense une forte concentration de rescapés. Le CICR se prépare à l’arrivée de plusieurs unités d’intervention d’urgence dépêchées par les Sociétés de la Croix-Rouge du monde entier76.
16 janvier : Des spécialistes des situations de catastrophe du CICR ont évalué la capacité des principales structures médicales de la capitale, les infrastructures d’approvisionnement en eau et d'assainissement du quartier de Cité Soleil, et les besoins d'assistance des personnes installées dans des camps de fortune. Les équipes du CICR ont également continué à distribuer des secours non alimentaires à plusieurs hôpitaux et lieux de détention77.
17 janvier : La première des trois grandes unités d’intervention d’urgence de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est arrivée sur l’île. Elle est conçue pour fournir des soins de santé de base à 30 000 personnes.
Le CICR a également lancé une opération de transport d’eau par camions dans le quartier de Delmas, qui a permis d’approvisionner en eau potable quelque 1 000 personnes installées dans un camp de fortune. Des latrines ont également été mises en place dans ce quartier.
Les délégués du CICR ont visité plusieurs lieux de détention à Port-au-Prince afin d’évaluer les besoins des détenus78.
18 janvier : Le CICR a approvisionné en eau potable quelque 7 500 survivants, fourni des secours à la Croix-Rouge haïtienne destinés à dix postes de premiers secours qui pourront dispenser des soins médicaux de base à des milliers de personnes et a aussi fourni plus de 500 sacs mortuaires. Par ailleurs, les délégués du CICR ont visité plusieurs lieux de détention à Port-au-Prince afin d’évaluer les besoins79.
4 mars: Sept semaines après le tremblement de terre, le CICR continue de répondre aux besoins vitaux de la population dans de nombreuses zones dévastées tout en reprenant son rôle traditionnel dans le pays80.
Autres associations et organismes caritatifs
D'autres organismes et associations interviennent dans l'urgence, depuis le tremblement de terre, pour parer aux nombreuses attentes des victimes, sous forme d'aide multiforme. Parmi ces organismes, il y a des institutions haïtiennes parmi lesquelles l'Institut de technologie et d’animation, le Conseil national de financement populaire, la Fondation pour le développement du tourisme alternatif en Haïti (FONDTAH); ainsi que des associations françaises telles que Handicap International, Aide et action, Médecins du monde sans oublier l'action de l'Unicef et celle du Programme alimentaire mondial qui gère une plateforme logistique avec Handicap international.
L'association Handicap international a contribué à la mise en place d'un centre d'appareillage, proposant des prothèses d'urgence. L'association a réalisé près de 1 500 appareillages de personnes amputées ou blessées à la suite du tremblement de terre. Dans ce contexte, les kinésithérapeutes de Handicap international ont également assuré des milliers de séances de réadaptation81.
Reconstruction

Campement de tentes de fortune sur une place de Port-au-Prince.
Article détaillé : Conférence de Montréal sur Haïti.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a annoncé la tenue d’une conférence de 16 pays « amis d’Haïti », le 25 janvier à Montréal. La Conférence de Montréal sur Haïti a regroupé, outre le Canada, les États-Unis, le Mexique et plusieurs pays d’Amérique centrale et du Sud. Le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, a aussi assisté à la rencontre. De son côté, l’Union européenne devrait annoncer le 18 janvier un programme de l’ordre de 100 millions d’euros. Elle lancera également un appel à une « conférence internationale » pour la reconstruction, sous les auspices de l’ONU et de la Banque mondiale82. La France a également mis en place beaucoup d'aides (à préciser).
L'objectif principal, par suite de l'arrêt des opérations de recherche de rescapés, est à présent de reconstruire le pays, ce qui risque de durer au minimum une dizaine d'années à la suite des énormes dégâts provoqués par le tremblement de terre83.
Le 18 février 2010, l’ONU lance un appel de fonds de 1,44 milliard de dollars afin d’aider à la reconstruction du pays84.
Le président haïtien René Préval a annoncé que la reconstruction de Port-au-Prince était estimée entre 8 et 14 milliards de dollars.
Réactions

Volontaires de l'église de scientologie à l'œuvre en Haïti en 2010. L'activisme opportun des sectes auprès des personnes indigentes, apportant visibilité et susceptible de susciter des adhésions, est comparable aux démarchages observés dans les banlieues françaises l'été suivant les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.
Photo prise le 12
février 2010.
Les premiers secours arrivés sur le territoire haïtien sont les Français, dès le 13, et par la suite les Américains le 14. À Jacmel ; sud est d'Haïti ; les secours sont arrivés 6 jours après le séisme constitués d'une équipe de sapeurs-pompiers colombiens et des secouristes français de diverses ONG (Corps Mondial de secours, PUI, FAUSI, DASUD) avec 1 binôme cynophile constitué d'un chien de recherche en décombres pour les équipes françaises appartenant au Corps mondial de Secours qui a détecté lors du premier jour des opérations de recherche un bébé alors âgé de 23 jours.
Article détaillé : Opération Hestia.
À Montréal, au Québec, qui est un important centre de la diaspora haïtienne, le tremblement de terre du 12 janvier a semé le désespoir. Des groupes d’entraide et des cellules de crise psychologique ont été mis en place afin d’aider la communauté à traverser la crise85.
Par ailleurs, au moins trois spectacles bénéfice ont été organisés, en plus d’un téléthon intitulé Ensemble pour Haïti animé par le comédien et chanteur Luck Mervil ainsi que l’animatrice France Beaudoin. Ce téléthon de deux heures et trente minutes a été diffusé sur les ondes de nombreux réseaux de télévision québécois, dont TVA, Radio-Canada, Télé-Québec, V, LCN, MusiquePlus, MusiMax et TV5 Québec Canada. Le spectacle était aussi retransmis en simultané sur les stations de radio Espace Musique, NRJ, Rock Détente, Boom FM et celles de Corus Québec (à l’exception de CKAC et de Info 690) le 22 janvier 201086,87. Ensemble pour Haïti a permis de récolter plus de 6 650 000 dollars canadiens au Québec88.
Les 3 principaux réseaux anglophones canadiens regroupant CBC, CTV et Global ont organisé vendredi 22 janvier 2010 à 19 heures (heure de l'Est) en direct de Toronto un téléthon intitulé Canada for Haiti (Canada pour Haïti en français) animé par Cheryl Hickey, Ben Mulroney et George Stroumboulopoulos89. Ce téléthon d'une durée d'une heure a été suivi ou précédé selon les fuseaux horaires canadiens par le téléthon américain Hope for Haiti (Espoir pour Haïti en français) sur CBC, CTV, Global, Citytv, MTV (Canada), MuchMusic et National Geographic Channel, ainsi que sur la radio CBC Radio 2. Les chanteurs tels que Nelly Furtado, K'Naan, Metric et Tragically Hip ont participé. Plusieurs personnalités telles que la Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean et le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, Wayne Gretzky, Craig Kielburger, Mike Holmes, Steve Nash, Alex Trebek, des acteurs tels que Brent Butt, Michael J. Fox, Rachelle Lefevre, Joshua Jackson, Pamela Anderson, Eugene Levy, Tom Jackson, Will Arnett, Sandra Oh, Rick Mercer, Rachel McAdams, Ryan Reynolds et William Shatner, des réalisateurs tels que James Cameron, Jason Reitman et Norman Jewison et des chanteurs et musiciens tels que Barenaked Ladies, Justin Bieber, Measha Brueggergosman, Céline Dion, Hugh Dillon, David Foster, Geddy Lee, Chantal Krevaziuk, Raine Maida, Sarah McLachlan et Simple Plan ont appelé les canadiens à la générosité. Plus de 13,5 millions de dollars canadiens90 ont été récoltés lors de cet événement au profit des organisations non gouvernementales telles que la Croix-Rouge canadienne, CARE Canada, Free the Children, Aide à l'enfance Canada / Save the Children Canada, Oxfam, Plan Canada, UNICEF et Vision Mondiale / World Vision91.
Des représentants de la communauté haïtienne de Montréal se sont par ailleurs déclarés déçus du programme de l’immigration canadienne pour accélérer le traitement des demandes de parrainage de sinistrés haïtiens par des Canadiens d’origine haïtienne92. L’ancien ministre canadien de l’immigration, le libéral Denis Coderre, suggère de mettre en place un programme d’accueil temporaire comme dans le cas des boat-people vietnamiens ou des réfugiés de la guerre du Kosovo93.
République dominicaine
La seule frontière terrestre que connaît Haïti est celle qu’elle partage avec la République dominicaine ; l’incident et ses conséquences pour la population haïtienne crée un dilemme pour le gouvernement dominicain, qui craint une invasion de réfugiés dans un contexte où les villes frontalières de République dominicaine ont déjà connu l’expérience d’irréguliers dans leurs faubourgs94 : « Nous acceptons ceux qui sont blessés et qui ont des papiers. Sans papiers, ils restent à la frontière », explique Biembo Díaz, fonctionnaire de la direction générale des douanes95.
Le président Leonel Fernández fut le premier à rendre visite en personne à son voisin sinistré, en rencontrant René Préval, pour lui donner l’assurance que les litiges entre les deux pays n’étaient plus d’actualité. Les hôpitaux dominicains ont pris en charge de nombreux blessés du séisme, les premiers d’entre eux au poste-frontière de Jimaní ; et des camions ont apporté de l’aide par la route, suppléant ainsi à la saturation dont souffre l’aéroport de Port-au-Prince.
En marge des réunions de travail à Montréal consacrées à la Reconstruction d'Haïti, Leonel Fernández a estimé qu'il faudrait consacrer sept milliards d'euros pour redresser le pays voisin compte tenu des dégâts qu'il a constatés96.

by: Patrick Jean Baptiste
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_de_2010_%C3%A0_Ha%C3%AFti

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