Le séisme de 2010
à Haïti est un tremblement de terre
d’une magnitude de
7,0 à 7,34
survenu le 12 janvier 2010 à 16 heures 53
minutes et 10,4 secondes, heure locale. Son épicentre
est situé approximativement à 25 km de Port-au-Prince,
la capitale. Le foyer (ou hypocentre)
du séisme a été localisé à 10 km de profondeur. Une douzaine de secousses
secondaires de magnitude s’étalant entre 5,0 et 5,9 ont été enregistrées dans
les heures qui ont suivi. L'intensité de ce séisme a été d'environ X à
l'épicentre3.
Un second tremblement
de terre5,6
d’une magnitude de 6,1 est survenu le 20 janvier 2010 à 6 heures 3
minutes, heure locale. Son foyer
est situé approximativement à 59 km à l’ouest de Port-au-Prince,
et à moins de 10 kilomètres sous la surface.
Le premier
tremblement de terre a causé de nombreuses victimes, morts, blessés et amputés.
En date du 9 février 2010, Marie-Laurence
Jocelyn Lassegue, ministre des communications, confirme un bilan de plus 300
000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris7.
L'Institut géologique américain
avait annoncé le 24 janvier avoir enregistré 52 répliques d'une magnitude
supérieure ou égale à 4,58.
211 rescapés ont été extraits des décombres9
par les équipes de secouristes venues du monde entier. Solidarité
internationale venue renforcer les efforts des Haïtiens10
qui eux-mêmes, souvent à mains nues, ont sauvé des décombres des centaines de
personnes.
Les structures et
l’organisation de l’État haïtien ont souffert de la catastrophe ; au bout
de trois jours, l’état
d’urgence a été déclaré sur l’ensemble du pays pour un mois. De
très nombreux bâtiments ont également été détruits, dont le palais
national et la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince.
Selon Institut d’études géologique des États-Unis, le tremblement de terre aurait eu une magnitude de 7 (soit l’équivalent de l’énergie dégagée par une [ bombe H] d’environ 5 Mt) et son foyer serait à une profondeur relativement faible de 10 km1,2 (séisme dit crustal). La secousse principale a duré environ 2 minutes et 30 secondes.
Selon le CNRS (19 janvier 2010), si la profondeur
se situait entre 10 et 13 km1,2,
la faille « Enriquillo-Plaintain garden » qui traverse l'île d'ouest
en est et portant le séisme, passe à 5 km au sud de la capitale.
L'épicentre se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale,
le glissement cosismique de 1 à 2 m se serait produit sur 70 km de
long11.
Il y a également eu
une série de répliques de
respectivement : 5,9, 5,5 et 5,1. La NOAA a rapidement écarté
le danger d’un tsunami
dans la région12.
La première réplique
a eu lieu 7 minutes après le premier choc, laissant entrevoir une
aggravation de la situation compte tenu de l’impossibilité de mettre en place
des premiers secours dans les minutes suivant l’incident. La magnitude de ces
répliques, approchant 6, constitue également un autre facteur, rare dans ce
type d’événements, le qualifiant de catastrophe majeure : par définition,
les effets des répliques « peuvent causer des dommages majeurs à des
édifices mal conçus dans des zones restreintes. Cause de légers dommages aux
édifices bien construits ».
Des témoins du séisme
qui ont pu joindre les médias internationaux pendant la nuit ont rapporté avoir
vu sur la voirie des voitures qui « bougeaient toutes seules ».
Causes
Vue
de la microplaque de Gonâve ou se situe le faille d’Enriquillo.
L’île d’Hispaniola
(que se partagent Haïti et la République
dominicaine) se trouve dans une zone sismiquement active, entre
deux plaques tectoniques :
la plaque
nord-américaine au nord et la plaque caraïbe au
sud. Dans cette zone, les failles sont des décrochements
sénestres et des failles de compression (failles inverses)
ou chevauchements.
Le séisme a été provoqué par la rupture d’une faille, orientée ouest-est, sur une longueur de cinquante à cent kilomètres. Il s’agit de la faille d’Enriquillo, qui est un décrochement sénestre et qui traverse la ville de Port-au-Prince à Haïti.
Le séisme a été provoqué par la rupture d’une faille, orientée ouest-est, sur une longueur de cinquante à cent kilomètres. Il s’agit de la faille d’Enriquillo, qui est un décrochement sénestre et qui traverse la ville de Port-au-Prince à Haïti.
Le risque sismique
était donc bien identifié, et son impact humain aurait pu être moindre si des
campagnes de prévention avaient été réalisées, la population sensibilisée et
les constructions sécurisées, ce qui n'a pas été le cas13,14. Des causes humaines, liées à la pauvreté d'Haïti et
la faiblesse de son gouvernement, ont ainsi renforcé la catastrophe naturelle.
Précédents
historiques
Les précédents
tremblements de terre de forte intensité survenus à Haïti
incluent ceux survenus le 18 octobre 1751 et le 3 juin 1770. L’historien Moreau de Saint-Méry
relate qu'à Port-au-Prince,
en 1751 « une seule des maisons de maçonnerie ne fut pas renversée »,
et en 1770 « la ville entière fut renversée »15.
La capitale de l'époque, Cap-Haïtien,
fut détruite et les villes de Port-de-Paix, Les Gonaïves, Fort-Liberté et
des villes de la République
dominicaine furent touchées par un fort tremblement de terre le 7 mai 184216.
L’écrivain et homme politique haïtien Jean Demesvar
Delorme fut le témoin de ce tremblement de terre de 184217.
Des séismes survinrent encore en 1887 et
1904 dans le nord du
pays, causant des « dégâts majeurs »18.
https://www.mercaly.com/produit/souffrance-de-femme-milieu-urbain/
https://www.mercaly.com/produit/souffrance-de-femme-milieu-urbain/
Conséquences
sur Haïti
Deuxième
nuit sans toit pour les habitants, du 13 au 14 janvier, dans un camp installé
par l’armée brésilienne.
L’échelle des
destructions au niveau de la capitale même atteint VIII sur l’échelle de
Mercalli19.
La zone la plus soumise aux destructions atteint X (sur XII degrés dans
l’échelle) ; cette zone est située sur la côte bordant le golfe de la
Gonâve, à l’ouest de Port-au-Prince, et au nord-ouest de l’épicentre
du séisme ; 1,9 million d’habitants vivent dans la zone de degré 8
des destructions.
Alors que de
nombreuses habitations modestes se sont effondrées, d’autres édifices
gouvernementaux de construction plus solide, comme20 :
le Palais
national, le ministère des Finances, le ministère des Travaux
publics, le ministère de la Communication et de la Culture, le ministère des
Postes, le Parlement21,
le Palais de justice, l’École normale supérieure, l’École nationale
d’administration, l’École Nationale des Infirmières, l’Université de l’Agence
universitaire de la Francophonie (AUF), la prison centrale et le Centre des
impôts ont également subi des dommages importants. Un hôpital de Pétionville,
une banlieue de Port-au-Prince, se serait également effondré22,
ainsi que la maternité de l’hôpital général et l’hôpital de Martissant23.
Le siège de la Mission des Nations unies pour la
stabilisation en Haïti est également en
partie détruit24 ;
ce siège était l’Hôtel
Christopher, dont les fondations faisaient l’objet d’une remise
aux normes (encore en cours) de l’ONU. Le plus grand hôtel de la ville, l’Hôtel Montana, a
également été détruit par le séisme25.
Les médias télévisés
montraient au lendemain matin les images des secours amenés dans le bâtiment
effondré de l’université, dans laquelle mille étudiants étaient en train de
passer un examen. Dès les premiers jours on comptait une vingtaine
d'enseignants et plus de 400 étudiants morts sous les décombres. Plusieurs
universités publiques et privées ont été détruites ou gravement
endommagées : l'Université d'État d'Haïti a subi d'importantes
destructions ; les bâtiments logeant la Faculté de Linguistique appliquée
(FLA) et l'École normale supérieure (ENS), la Faculté de médecine et de
pharmacie (FMP), la Faculté des sciences (FDS), la Faculté des sciences
humaines (FASCH), la Faculté d'agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV) et
l'Institut national de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI)
ont des locaux complètement lézardés ; le Centre d'Études Diplomatiques et
Internationales (CEDI), détruit ; l'Université Quisqueya (UNIQ),
endommagée ; l'Académie Nationale diplomatique et Consulaire (ANDC), endommagée ;
l'Université Notre Dame d'Haïti (UNDH),
endommagée ; l'Institut des Hautes Études Commerciales et Économiques
(IHECE), détruit ; l'Université Lumière, détruite ;
l'Université Royale d'Haïti, détruite ; l'Université de Port-au-Prince
(UP), détruite ; l'Université Américaine des Sciences Modernes d'Haïti
(UNASMOH), endommagée ; l'Université G.O.C, détruite ; l'Université
Épiscopale d'Haïti (UNEPH), détruite; l'Université
Caraïbe, endommagée ; l'Institut Paramédical Louis
Pasteur, détruit26.
De grands nuages de
poussière apparaissaient dans les instants suivant le séisme à Port-au-Prince27.
Cette poussière provient probablement de béton non armé des
constructions ; des craintes s’accumulent donc concernant la possibilité
que bien des édifices de ce type se soient effondrés. Pays pauvre, Haïti ne
dispose pas de normes de
construction formelles en matière de bâtiments.
Les villes de Carrefour
(300 000 habitants, détruite à 40 %), Léogâne
(200 000 habitants, détruite à plus de 90 %) et Gressier,
proches de l’épicentre du séisme, ont aussi été gravement touchées.
Un intervenant du Ministère des Affaires étrangères français
chargé de l’organisation des secours depuis la France a annoncé que le seul
point positif parmi les nouvelles qui lui parvenaient était que la piste de
l’aéroport était praticable, laissant la perspective d’un acheminement par
rotation aérienne des personnels de secours, de la logistique et
du matériel d’urgence.
Ban Ki-moon,
le secrétaire général des Nations unies
estimait que quelque 3 millions de personnes auraient pu être sinistrées
sur les 4 millions que compte la population de Port-au-Prince28.
La destruction de
milliers de logements et la crainte de nouvelles répliques ont poussé depuis
lors la plupart des habitants de la ville à passer la nuit dehors. Les
survivants ne disposent pas ou peu d’eau potable, de nourriture et de
médicaments29.
Jusqu’au 13 janvier, l’hôpital de campagne de l'armée de l'air argentine,
installé dans le cadre de l’ONU depuis 2004, était le seul opérationnel sur
place.
Le 20 janvier, un
autre tremblement de terre de magnitude 6,1 a été à nouveau ressenti30 ;
en conséquence immédiate, un phénomène d’exode
massif a été observé31,
par le port et la gare routière de Port-au-Prince, parmi une population
exténuée et qui a vécu les dizaines de répliques antérieures dans les ruines de
la capitale.
Identification
des victimes
L'identification des
corps a été compliquée, et on ne sait exactement combien de personnes sont
décédées lors du séisme. Plusieurs pays ont envoyé des unités d'identification des victimes,
mais nombreux sont ceux qui ont été enterrés dans des fosses communes ou par
leur famille32.
Parmi les victimes, on compte :
Parmi les victimes, on compte :
- des casques bleus de la mission de stabilisation (MINUSTAH) de l’ONU ont été tués, huit Chinois, trois Jordaniens, onze Brésiliens et un Argentin33 ainsi que 2 gendarmes français affectés à cette mission34.
- Le corps de l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Serge Miot a été retrouvé dans les décombres de l’archevêché tandis que le vicaire général, Mgr Benoît Seguiranno est porté disparu35. Cette annonce provient de l’agence d’informations religieuses Misna basée à Rome.
- Le musicien haïtien Jimmy O. Barikad a été retrouvé mort, selon le musicien américano-haïtien Wyclef Jean36.
- La pédiatre brésilienne et fondatrice de la Pastorale pour enfants Zilda Arns a été tuée37.
- Plusieurs cadres du gouvernement sont décédés ou portés disparus.
- Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, le Tunisien Hédi Annabi est mort ainsi que son adjoint, le Brésilien Luiz Carlos da Costa38. La Gendarmerie royale du Canada a par ailleurs annoncé le décès du commissaire intérimaire des opérations de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, le surintendant Doug Coates, qui est mort sous les décombres du quartier général de l’ONU39.
- La chef des services logistiques des Nations unies Susan Malcorra a indiqué que 26 employés de l’ONU40 sont décédés et 56 autres ont été blessés, confirmant de précédentes annonces41. Le décompte des victimes onusiennes au soir du 16 janvier a été porté à 40 morts et 330 disparus24. Finalement, 101 employés de l'ONU ont perdu la vie lors du séisme42
- Le géographe, homme politique et écrivain Georges Anglade a été tué, ainsi que son épouse43. M. Anglade avait été invité à participer au festival littéraire Étonnants Voyageurs qui devait avoir lieu à Port-au-Prince du 14 au 17 janvier44.
- Le linguiste et doyen de la Faculté de Linguistique, le professeur Pierre Vernet, mort sous les décombres de l'Université d'État d'Haïti avec ses étudiants.
- Le « pionnier du hip-hop haïtien », Evenson Francis, alias Shacan Lord du groupe Gasoline Clan, est mort dans l’écroulement de son studio d’enregistrement, à l’âge de 31 ans. Il a été enterré derrière un but au stade Delmas de la capitale45.
- Révérend Sam Dixon, de l’UMCOR.
- Micha Gaillard, ancien ambassadeur haïtien en Allemagne.
- Roc Cadet, Doyen du Tribunal civil de Port-au-Prince.
- L’ex-ministre québécois Serge Marcil, retrouvé le 22 janvier dans les décombres de l’hôtel Montana46.
- https://www.mercaly.com/produit/souffrance-de-femme-milieu-urbain/
Problèmes
logistiques
Vue
du port de Port-au-Prince le lendemain de la catastrophe sismique.
Distribution
d’eau aux rescapés depuis un hélicoptère de l’US Navy, le 16 janvier 2010.
Photo
d’un ferry prise le 18 janvier - la succession des
répliques, par dizaines depuis le premier choc, amène la population à plus se
fier à la mer qu’à la terre pour assurer son salut.
Le séisme a laissé
praticable la seule piste de l’aéroport, mais la tour de
contrôle a été détruite. Les premiers atterrissages ont donc été contrôlés
depuis les aéroports de République dominicaine. Par la suite, une unité avancée
des forces américaines a assuré le contrôle aérien depuis le tarmac de
l’aéroport, avec des moyens de fortune. Moyens qui ont été renforcés le
week-end du 16 janvier par une équipe de la FAA permettant de mettre
fin à la ronde d’attente aérienne au-dessus de l’aéroport de
Port-au-Prince : l’aéroport est donc depuis la catastrophe de fait
administré par l’armée
américaine47.
Les premiers jours
suivant la catastrophe, les avions gros porteurs ne
pouvaient atterrir sur la piste. Il fallait donc que leur contenu soit
transbordé sur les terrains d’aviation de la République
dominicaine, sur des avions de taille plus modeste, permettant
leur acheminement via l’aéroport haïtien.
Même dans les
semaines suivantes, la saturation de l'aéroport a posé problème : Selon
l'unité "protection civile" de la Commission européenne, il y avait
au 25 janvier « un retard de 7 jours pour les vols à l'arrivée. Et environ
1 000 avions sont en attente »48. La
saturation aérienne étant manifeste, le porte-avions américain USS Carl Vinson
assure dans le golfe la
rotation d’une quinzaine d’hélicoptères49.
Le port est hors
d’usage, et les quatre grues de levage sont inutilisables50 ;
cette situation aggrave les problèmes logistiques rencontrés pour
l’acheminement des matériels et des moyens humains de secours.
Sur place, la
livraison de l’eau et des aliments de survie est elle-même difficile. La
population haïtienne vit usuellement avec deux jours de nourriture d’avance
dans les garde-manger ; ses lieux de vie détruits pour leur majorité, son
dénuement est quasi total.
Les goulots
d’étranglement qui se créent dans les lieux d’acheminement du matériel de
secours, de l’eau et des aliments amènent dans les premiers temps une situation
paradoxale où des habitants interloqués répondent aux reporters parvenus dans
le camp improvisé jouxtant l’aéroport, que les distributions ne sont pas
assurées51
alors que ces mêmes reporters assistent à l’enchaînement des atterrissages.
L’ampleur de la catastrophe, non seulement dans la capitale mais également dans
les villes voisines, relève d’une problématique d’identification topologique
des zones à secourir et de coordination d’ensemble des efforts.
La maîtrise de la
situation et de ses enjeux laisse apparaître un vide, là où les structures de
l’État, en déliquescence depuis 2004, étaient placées sous la tutelle de la
Minustah, organisme de l’ONU ; en effet, cette organisation, présente sur
place, d’où auraient pu partir initiatives immédiates de premiers secours a été touchée par le
séisme, et son chef de mission fait partie des victimes.
De ce fait, Elisabeth Byrs, porte-parole à Genève du Bureau de coordination des
affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a déclaré que cette catastrophe
était « la pire que les Nations unies
avaient dû vivre jusqu’ici »52.
La difficulté des
transmissions s’illustre également dans les infrastructures routières, par
exemple pour relier les villes côtières du département Sud-Est, situé au sud de
Port-au-Prince, telle Jacmel,
également durement touchée, il faut emprunter une route jonchée de blocs de
roche et de troncs d’arbres que seule une moto parvient à éviter.
Au quatrième jour
après le tremblement de terre, des réfugiés fuyant Haïti par voie de mer,
semblables à des boat people,
ont été observés ; images qui évoquent aux commentateurs américains un
épisode de fuite des émeutes de
2004 par un trajet de 900 km par bateau jusque la
Floride53.
Le cumul des urgences
et la massification des besoins dans la région de la capitale ont amené une
situation où les principaux acteurs délivrant les secours n'ont lancé des
missions de reconnaissance sur les zones périphériques tels les villages
entourant Jacmel
neuf jours après le séisme, alors que Léogâne
fut plus vite secourue car mieux accessible.
Problèmes
sanitaires
Face
à ce cumul d’urgences, difficile de donner un ordre de priorité : la
recherche des survivants sous les décombres, s’occuper des morts, ou aider les
rescapés54?
Inhumation
des corps
Au 6e jour
après le séisme, environ 70 000 corps avaient été inhumés, pour la
plupart dans des fosses communes.
Ni les morgues ni les
cimetières ne disposent d’une capacité suffisante permettant de gérer l’ampleur
des pertes humaines enregistrées : dans un premier temps les corps
extraits des décombres ont donc été regroupés en ville sur des places ou le
long de la voirie. Confrontés aux images télévisées montrant la promiscuité des
rescapés et des morts en ville, les commentateurs issus de la diaspora
haïtienne, ont déclaré que cette épreuve marquerait longtemps le trauma de la
nation.
Un médecin a précisé
que, dans la mesure où la cause du décès était le tremblement de terre, tous
ces cadavres n’étaient pas propagateurs d’épidémie.
Les conditions
sanitaires imposent une inhumation en fosse commune, ce qui contrarie les
usages en Haïti. Il semble qu’une partie de la population apprécie le suivi
d’un rite funéraire
afin que les corps soient plongés dans de la glace pendant trois jours avant la
mise en bière ; procédé qui est totalement irréalisable dans les
conditions du lendemain de la catastrophe. L'impact du séisme et du traitement
des morts -notamment en fosses communes et vis-à-vis des rites d'inhumation qui
ne purent être effectués- a eu des conséquences techniques (ramassage des
corps, mise à l'écart des fosses), mais aussi psychologiques, symboliques et
culturelles55.
De plus, des prêtres vaudou
haïtiens se sont opposés aux procédés d’inhumation en fosse commune, faisant
valoir qu’ils ne respectent pas la dignité des décédés. La personnalité vaudou
la plus influente, Max Beauvoir, a même indiqué : « … ce n’est pas
dans notre culture
d’enterrer les gens de cette manière, il s’agit d’une profanation »56.
Potabilisation
de l’eau
L'UNICEF
intervient pour la distribution d'eau potable, comme dans le bourg de Fonds-Parisien,
situé près de l'étang
Saumâtre et de la frontière avec la République
dominicaine. À la suite du séisme,
Fonds-Parisien accueille un vaste camp de réfugiés venant de Port-au-Prince
dont certains espèrent gagner le territoire de la République dominicaine située
à quelques kilomètres à l'ouest de Fonds-Parisien. L'UNICEF y gère également un
centre de convalescence transfrontalier qui s'occupe des victimes haïtiennes du
séisme grâce à une assistance médicale urgente57.
Assistance
alimentaire
Les aliments de base
tels que le riz ne peuvent pas être envisagés pour nourrir la population, qui a
perdu les moyens usuels de le cuisiner avec la destruction des lieux de vie.
L’approvisionnement prodigué par l’aide humanitaire a donc privilégié des
rations alimentaires compactes apportant le nécessaire nutritionnel ; ces
rations devraient constituer l’alimentation de la population sinistrée dans les
prochaines semaines.
Propagation
d’infections
Une étude britannique
publiée le 19 janvier58
laisse craindre qu’au sein d’une population affaiblie le paludisme ne
se développe plus que d’ordinaire ; une propagation de la dysenterie,
la rougeole,
la tuberculose ou
la grippe
n’est pas non plus à exclure.
En mars 2009, l’UNICEF et
l’OMS avaient effectué sur
place une campagne de vaccination portant sur un million de personnes, mères et
enfants ; vaccination contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la
poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche et le tétanos59.
Les bénéfices de cette campagne devraient être un facteur atténuant les
épidémies liées à une infection de l’eau dans les camps de réfugiés.
En octobre 2010, une épidémie de choléra
apparaît dans le pays à la suite des dégradations des conditions sanitaires
dues au séisme, et tue en un an plus de 5000 personnes60.
Problèmes
sécuritaires
Évacuation
vers les États-Unis, par la seule piste restée opérationnelle de l'aéroport,
dans le cadre de l'opération Unified Response.
Livraison
de packs alimentaires d’urgence par les hélicoptères américains provenant du
porte-avions Carl Vinson, le 17 janvier.
La catastrophe
intervient dans un contexte d’affaiblissement récent de l’État haïtien, confronté
à une crise sociale
et politique en 2004, assorti d’une série de catastrophes naturelles qui ont frappé l’île en
2008 : la tempête tropicale Fay, et les ouragans Gustav, Hanna et
Ike.
Des émeutes sont fréquentes, et le caractère déstabilisant et soudain du séisme
inquiète les autorités du pays et les instances internationales qui organisent
la mise en place des secours, États-Unis et ONU en tête.
Les moyens de l’État
pour faire face à l’évènement sont d’autant plus limités que Haïti figure à la
149e place (sur 182) dans l’indice de développement humain
C’est la raison pour
laquelle un important détachement de forces militaires a été déployé sur le
terrain pour appuyer et sécuriser la délivrance de l’aide humanitaire et
empêcher les débordements.
Depuis 2004, cette
mission de stabilisation incombait à la Minustah,
dont la chaîne de commandement s’est retrouvée décapitée au lendemain du séisme ;
cette dernière avait mené des opérations visant à mettre fin aux activités des
bandes armées, en coordination avec le gouvernement haïtien. Dotée de nouveaux
moyens depuis la catastrophe, par les renforts de l’ONU et l’armée
américaine, le chef par intérim de la mission annonce que ses
équipes sont « débordées » mais que la « situation sécuritaire
est sous contrôle »61.
De surcroît, le pénitencier
central de Port-au-Prince a subi des dommages et ses gardiens ont cessé leur
surveillance, entraînant une libération de fait d’environ
3 000 détenus de droit commun dans la capitale dévastée, dont,
semble-t-il des caïds
des gangs du bidonville de cité Soleil
détenus depuis 200762.
Des scènes de pillages montrant des malfrats équipés de machettes ont été
diffusées dans les médias télévisés ; cette situation entraîne dans un
premier temps la livraison des secours par hélicoptère, ce qui a occasionné des
débuts d’émeutes, puis, pour les secouristes, à n’organiser la livraison de
l’aide humanitaire que moyennant la sécurisation
préalable de leur intervention.
Les secouristes
internationaux rapportent avoir l’impression d’intervenir dans un climat
d’émeute. Ainsi, l’ONG Comité de secours internationaux (COSI),
provenant de l’Ardèche, qui a essuyé des tirs le 20 janvier, a remercié les
forces de sécurité de l’armée brésilienne qui l’ont tiré d’affaire et a annoncé
son retrait opérationnel63.
Aide
internationale
Le
président brésilien Lula donne une conférence
de presse, après avoir eu un entretien avec le président Barack Obama pour
coordonner les efforts.
Pays
aidant financièrement Haïti.
Distribution
de nourriture devant le Palais présidentiel détruit à Port-au-Prince.
Déploiement
de moyens de l'ONU et de l'US Navy à Port-au-Prince, le 16 janvier 2010.
Plusieurs pays, grandes sociétés mondiales et
célébrités
ont fait de nombreux dons
pour aider le peuple haïtien64.
Ce sont aussi des centaines de milliers de micro-dons qui ont été faits. En
effet, les habitants des États-Unis qui le voulaient pouvaient donner de
l’argent en envoyant un texto "Haiti" au numéro 90999. Une somme de
10 dollars
américains était alors prélevée de leur compte et acheminée par
un organisme centralisateur, mGive65
vers Haïti, via la Croix-Rouge. Une somme de deux millions de dollars a ainsi
été récoltée dès le premier soir66,
somme qui allait atteindre cinq millions de dollars le lendemain67.
C’était la première fois qu’une campagne de dons de cette nature était organisée.
De fait, l’ensemble des donations par téléphone pour 2009 totalise quatre
millions de dollars, soit moins que pour ces seuls deux jours de donations. Une
autre campagne, similaire, a été organisée par le chanteur Wyclef Jean
via le réseau Twitter68 en
textant « YELE » au numéro 501501. Ce sont environ
500 000 donations qui proviennent d’une source qui jusque-là donnait
traditionnellement peu ou pas : les jeunes, comme le déclare un
porte-parole de Verizon67.
Pour sa part le roi du Maroc, Mohammed VI, a donné 1 million de dollars et 15 tonnes d’aliments et des médicaments. L’aide marocaine a été embarquée dans un cargo qui a quitté le Maroc à destination d’Haïti, le 16 janvier 2010.
La médiatisation
extrême du phénomène, compte tenu de son ampleur, a amené le FBI via son site
web à émettre une alerte concernant les faux sites proposant au public de
collecter des dons70.
Compte tenu de l’état
des structures du gouvernement haïtien, l’administration de cette aide relève
de l’ingérence
humanitaire. Cet aspect critique tenant compte des intérêts des
nations venant au secours d’Haïti est développée par Peter Hallward (en),
dans un article du Guardian, Tracy Kidder,
dans le New York Times71,
et Berthony Dupont, éditorialiste d’Haïti Liberté, journal
basé à New York72.
Le 23 janvier 2010, le gouvernement
haïtien annonce la fin des opérations de sauvetage73 ;
malgré cette annonce des secouristes continuent encore à chercher des
survivants dans les décombres.
Au total, ce sont
plus de 1,2 milliard de dollars de promesses de dons qui auront été
enregistrées au 19.01.2010, puis 7,8 milliards de dollars en juin 2010 et 9,9
milliards de dollars en novembre 2010. Soit un montant équivalent à
6 600 dollars (environ 4 900 euros) pour chacun des 1,5
million de sans-abris, ou encore de 1 010 dollars (environ
740 euros) par habitant de Haïti ou encore de 11 300 dollars
(environ 8 300 euros) par habitant de la capitale Port-au-Prince,
principalement touchée par le séisme. Fin octobre 2011 (soit 10 mois après la
catastrophe), environ 4 milliards de dollars avaient été utilisés par les
centaines d'organisations non gouvernementales, avec des résultats mitigés.
Comité
international de la Croix-Rouge
Dès le 12 janvier, le
CICR, présent de façon permanente en Haïti depuis 1994, s'est employé à
secourir les innombrables victimes de cette catastrophe, en étroite coopération
avec ses partenaires du Mouvement international Croix-Rouge Croissant-Rouge, en
particulier avec la Croix-Rouge haïtienne et la Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
13 janvier :
Le Comité international de la Croix-Rouge a mis en place un site Web
spécial pour aider des milliers de personnes en Haïti et à l’étranger à
rétablir le contact avec leurs proches. Le site permet à des personnes se
trouvant aussi bien en Haïti qu'à l'étranger d'enregistrer le nom des membres
de leur famille qu'elles cherchent à contacter. Il contiendra progressivement
des informations permettant de répondre à ces demandes74.
14 janvier :
Deux avions sont partis pour Port-au-Prince transportant des spécialistes pour
renforcer les équipes déjà à l’œuvre sur place, ainsi que 40 tonnes de
secours d’urgence (principalement des articles médicaux)75.
15 janvier :
Des médicaments et du matériel médical ont été distribués à cinq grands
hôpitaux et dispensaires, ainsi qu’à des plus petites structures médicales
mises en place par des médecins locaux dans les quartiers où l’on recense une
forte concentration de rescapés. Le CICR se prépare à l’arrivée de plusieurs
unités d’intervention d’urgence dépêchées par les Sociétés de la Croix-Rouge du
monde entier76.
16 janvier :
Des spécialistes des situations de catastrophe du CICR ont évalué la capacité
des principales structures médicales de la capitale, les infrastructures
d’approvisionnement en eau et d'assainissement du quartier de Cité Soleil, et
les besoins d'assistance des personnes installées dans des camps de fortune.
Les équipes du CICR ont également continué à distribuer des secours non
alimentaires à plusieurs hôpitaux et lieux de détention77.
17 janvier :
La première des trois grandes unités d’intervention d’urgence de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge est arrivée sur l’île. Elle est conçue pour fournir des
soins de santé de base à 30 000 personnes.
Le CICR a également
lancé une opération de transport d’eau par camions dans le quartier de Delmas,
qui a permis d’approvisionner en eau potable quelque 1 000 personnes
installées dans un camp de fortune. Des latrines ont également été mises en
place dans ce quartier.
Les délégués du CICR
ont visité plusieurs lieux de détention à Port-au-Prince afin d’évaluer les
besoins des détenus78.
18 janvier :
Le CICR a approvisionné en eau potable quelque 7 500 survivants,
fourni des secours à la Croix-Rouge haïtienne destinés à dix postes de premiers
secours qui pourront dispenser des soins médicaux de base à des milliers de
personnes et a aussi fourni plus de 500 sacs mortuaires. Par ailleurs, les
délégués du CICR ont visité plusieurs lieux de détention à Port-au-Prince afin
d’évaluer les besoins79.
4 mars:
Sept semaines après le tremblement de terre, le CICR continue de répondre aux
besoins vitaux de la population dans de nombreuses zones dévastées tout en
reprenant son rôle traditionnel dans le pays80.
Autres
associations et organismes caritatifs
D'autres organismes
et associations interviennent dans l'urgence, depuis le tremblement de terre,
pour parer aux nombreuses attentes des victimes, sous forme d'aide multiforme.
Parmi ces organismes, il y a des institutions haïtiennes parmi lesquelles l'Institut de technologie et d’animation,
le Conseil national de financement populaire,
la Fondation pour le développement du
tourisme alternatif en Haïti (FONDTAH); ainsi que
des associations françaises telles que Handicap
International, Aide et action, Médecins du
monde sans oublier l'action de l'Unicef et
celle du Programme alimentaire mondial qui gère une
plateforme logistique avec Handicap international.
L'association
Handicap international a contribué à la mise en place d'un centre
d'appareillage, proposant des prothèses d'urgence. L'association a réalisé près
de 1 500 appareillages de personnes amputées ou blessées à la suite du
tremblement de terre. Dans ce contexte, les kinésithérapeutes de Handicap international
ont également assuré des milliers de séances de réadaptation81.
Reconstruction
Campement
de tentes de fortune sur une place de Port-au-Prince.
Le ministre canadien
des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a
annoncé la tenue d’une conférence de 16 pays « amis d’Haïti »,
le 25 janvier à Montréal.
La Conférence de Montréal sur Haïti a
regroupé, outre le Canada, les États-Unis, le Mexique et plusieurs pays
d’Amérique centrale et du Sud. Le premier ministre haïtien, Jean-Max
Bellerive, a aussi assisté à la rencontre. De son côté, l’Union
européenne devrait annoncer le 18 janvier un programme de
l’ordre de 100 millions d’euros.
Elle lancera également un appel à une « conférence internationale »
pour la reconstruction, sous les auspices de l’ONU et de la Banque mondiale82.
La France a également mis en place beaucoup d'aides (à préciser).
L'objectif principal,
par suite de l'arrêt des opérations de recherche de rescapés, est à présent de
reconstruire le pays, ce qui risque de durer au minimum une dizaine d'années à
la suite des énormes dégâts provoqués par le tremblement de terre83.
Le 18 février 2010, l’ONU lance un appel de
fonds de 1,44 milliard de dollars afin d’aider à la reconstruction du pays84.
Le président haïtien René Préval a
annoncé que la reconstruction de Port-au-Prince
était estimée entre 8 et 14 milliards de dollars.
Réactions
Volontaires
de l'église de
scientologie à l'œuvre en Haïti en 2010. L'activisme opportun des
sectes auprès des personnes indigentes, apportant visibilité et susceptible de
susciter des adhésions, est comparable aux démarchages observés dans les
banlieues françaises l'été suivant les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.
Photo prise le 12 février 2010.
Photo prise le 12 février 2010.
Les premiers secours
arrivés sur le territoire haïtien sont les Français, dès le 13, et par la suite
les Américains le 14. À Jacmel ; sud est d'Haïti ; les secours sont
arrivés 6 jours après le séisme constitués d'une équipe de sapeurs-pompiers
colombiens et des secouristes français de diverses ONG (Corps Mondial de
secours, PUI, FAUSI, DASUD) avec 1 binôme cynophile constitué d'un chien de
recherche en décombres pour les équipes françaises appartenant au Corps mondial
de Secours qui a détecté lors du premier jour des opérations de recherche un
bébé alors âgé de 23 jours.
À Montréal,
au Québec,
qui est un important centre de la diaspora
haïtienne, le tremblement de terre du 12 janvier a semé le désespoir. Des
groupes d’entraide et des cellules de crise psychologique ont été mis en place
afin d’aider la communauté à traverser la crise85.
Par ailleurs, au
moins trois spectacles bénéfice ont été organisés, en plus d’un téléthon
intitulé Ensemble pour Haïti animé par le comédien et
chanteur Luck Mervil
ainsi que l’animatrice France Beaudoin.
Ce téléthon de deux heures et trente minutes a été diffusé sur les ondes de
nombreux réseaux de télévision
québécois, dont TVA, Radio-Canada, Télé-Québec, V, LCN, MusiquePlus, MusiMax et
TV5 Québec
Canada. Le spectacle était aussi retransmis en simultané sur
les stations de radio Espace Musique, NRJ, Rock Détente, Boom FM et
celles de Corus Québec (à
l’exception de CKAC et de Info 690) le 22 janvier 201086,87. Ensemble
pour Haïti a permis de récolter plus de 6 650 000 dollars canadiens au
Québec88.
Les 3 principaux
réseaux anglophones canadiens regroupant CBC, CTV et
Global ont organisé vendredi 22 janvier 2010 à 19 heures
(heure de l'Est) en direct de Toronto un
téléthon
intitulé Canada for Haiti (Canada pour Haïti
en français) animé par Cheryl Hickey, Ben Mulroney et
George Stroumboulopoulos89.
Ce téléthon d'une durée d'une heure a été suivi ou précédé selon les fuseaux horaires
canadiens par le téléthon américain Hope for Haiti (Espoir pour Haïti
en français) sur CBC, CTV, Global, Citytv, MTV (Canada), MuchMusic et
National Geographic Channel, ainsi que sur la
radio CBC Radio 2.
Les chanteurs tels que Nelly Furtado, K'Naan, Metric et
Tragically Hip
ont participé. Plusieurs personnalités telles que la Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean et
le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, Wayne Gretzky,
Craig Kielburger, Mike Holmes, Steve Nash, Alex Trebek,
des acteurs tels que Brent Butt, Michael J.
Fox, Rachelle Lefevre, Joshua
Jackson, Pamela Anderson, Eugene Levy,
Tom Jackson, Will Arnett, Sandra Oh, Rick Mercer, Rachel McAdams, Ryan Reynolds et
William Shatner,
des réalisateurs tels que James Cameron, Jason Reitman et
Norman Jewison et
des chanteurs et musiciens tels que Barenaked
Ladies, Justin Bieber,
Measha Brueggergosman, Céline Dion, Hugh Dillon, David Foster, Geddy Lee,
Chantal Krevaziuk, Raine Maida, Sarah
McLachlan et Simple Plan ont
appelé les canadiens à la générosité. Plus de 13,5 millions de dollars canadiens90
ont été récoltés lors de cet événement au profit des organisations non gouvernementales
telles que la Croix-Rouge canadienne, CARE Canada, Free the Children, Aide à l'enfance Canada / Save the Children
Canada, Oxfam, Plan Canada, UNICEF et
Vision Mondiale / World Vision91.
Des représentants de
la communauté haïtienne de Montréal se sont par ailleurs déclarés déçus du
programme de l’immigration canadienne
pour accélérer le traitement des demandes de parrainage de sinistrés haïtiens
par des Canadiens d’origine haïtienne92.
L’ancien ministre canadien de l’immigration, le libéral Denis Coderre,
suggère de mettre en place un programme d’accueil temporaire comme dans le cas
des boat-people vietnamiens ou
des réfugiés de la guerre du Kosovo93.
République
dominicaine
La seule frontière terrestre que connaît
Haïti est celle qu’elle partage avec la République
dominicaine ; l’incident et ses conséquences pour la
population haïtienne crée un dilemme pour le gouvernement dominicain, qui
craint une invasion de réfugiés dans un contexte où les villes frontalières de
République dominicaine ont déjà connu l’expérience d’irréguliers dans leurs
faubourgs94 :
« Nous acceptons ceux qui sont blessés et qui ont des papiers. Sans
papiers, ils restent à la frontière », explique Biembo Díaz, fonctionnaire
de la direction générale des douanes95.
Le président Leonel
Fernández fut le premier à rendre visite en personne à son
voisin sinistré, en rencontrant René Préval, pour lui donner l’assurance que
les litiges entre les deux pays n’étaient plus d’actualité. Les hôpitaux
dominicains ont pris en charge de nombreux blessés du séisme, les premiers
d’entre eux au poste-frontière de Jimaní ;
et des camions ont apporté de l’aide par la route, suppléant ainsi à la
saturation dont souffre l’aéroport de Port-au-Prince.
En marge des réunions de travail à Montréal
consacrées à la Reconstruction d'Haïti, Leonel Fernández a estimé qu'il
faudrait consacrer sept milliards d'euros pour redresser le pays voisin compte
tenu des dégâts qu'il a constatés96.
by: Patrick Jean Baptiste
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_de_2010_%C3%A0_Ha%C3%AFti
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire