L'entreprise israélienne affirme qu'une vingtaine d'utilisateurs se servent encore de Pegasus un peu partout en Europe.
Selon la NSO, l'entreprise israélienne de sécurité informatique à
l'origine du logiciel d'espionnage Pegasus, son outil est encore utilisé par 22
services de sécurité dans 12 pays d'Europe. Depuis plusieurs mois, Pegasus est
au centre de plusieurs enquêtes et polémiques, régulièrement accusé d'être
utilisé à mauvais escient par ses utilisateurs.
Pegasus : le logiciel qui permet d'espionner tout le
monde
L'été dernier, une enquête intitulée « Projet Pegasus » a mis en
avant les usages de l'outil à des fins diverses, mais surtout politiques par
onze pays. L'objectif était d'espionner des opposants politiques, des juges
s'occupant d'affaires importantes, des militants ou encore des journalistes.
La presse a eu accès à un fichier de 50 000 numéros de
téléphone identifiés comme étant des cibles des utilisateurs du logiciel. On y
retrouve les contacts de nombreuses personnalités : quelques chefs d'États ou
de gouvernements de pays européens, de nombreux chefs d'entreprise, ainsi que
de militants des droits de l'Homme dans des pays où ces derniers ne sont pas
respectés.
La France, mais aussi
l'Union européenne n'ont pas hésité à lancer leur enquête. En mars 2022, une
commission d'enquête du Parlement européen baptisée PEGA est spécialement créée
pour enquêter sur l'utilisateur de Pegasus et sur des logiciels espions
équivalents.
Comme le précise Sophie in 't Veld, une des membres de la
commission d'enquête, « NSO Group n'est pas le seul fournisseur, mais
certainement l'un des plus grands ». Le groupe aurait, selon l'UE,
vendu Pegasus à 14 gouvernements européens en
utilisant des licences d'exportation délivrées par Israël.
Une vingtaine de services de sécurité de 12 pays
utilisent encore Pegasus
Du 18 au 20 juillet 2022, 9 membres de PEGA se sont
rendus en Israël afin de rencontrer des représentants du gouvernement, de la
Knesset, des experts et de la société civile, ainsi que des représentants de
NSO Group. Le but était de discuter des abus des outils d'espionnages ainsi que
de leur impact sur la démocratie, sur l'État de droit et sur les droits
fondamentaux dans l'UE.
Selon Haaretz, NSO aurait
précisé travailler « 22 agences de sécurité, services de renseignement
et autorités répressives dans 12 pays de l'UE, des contrats étant signés avec
les agences et non avec les États. Cependant, la société israélienne n'a pas
fourni de détails sur les pays qui ont des clients actifs et ceux qui ont cessé
de travailler avec elle ». À noter que rien n'affirme que le logiciel soit
encore utilisé par ces services de sécurité de manière malveillante.
D'ici mars 2023, la commission va devoir statuer et
proposer ses préconisations quant à l'utilisation (ou non) de tels logiciels
espions. Depuis les révélations du projet Pegasus, plusieurs entreprises ont
tenté de corriger les failles qu'exploitait
le logiciel pour s'immiscer dans les appareils des utilisateurs qu'il cible.
L'une de ces entreprises, Apple, a même porté
plainte contre NSO Group afin qu'il ne soit plus possible de « nuire
davantage aux personnes en utilisant ses produits et ses services ».
Source : Siècle Digital
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