Quand on va voir l’adaptation d’un livre au ciné, le risque, c’est d’être déçue. Encore plus si ledit bouquin ne nous a pas fait spécialement décoller au départ. C’est la raison pour laquelle je suis allée voir Cinquante Nuances de Grey (réalisé par Sam Taylor-Johnson) avec une pointe de scepticisme… qui s’est vite envolée ! Et c’est bien la première fois que j’avoue préférer une adaptation au roman d’origine. Pourquoi, me direz-vous, braver la foule pour aller voir ce film ?
Tout d’abord parce que le personnage d’Anastasia Steele y est plus attachant, plus « réel ». Spontanée, elle semble sûre d’elle et découvre l’univers de Christian Grey avec une pointe d’humour, qui confère à l’œuvre une note de légèreté. « C’est quoi un plug anal ? » s’interroge-t-elle lors de la négociation du contrat, suscitant l’hilarité de la salle : certes, la jeune femme conserve une part de naïveté, caractéristique du personnage, mais sans tomber dans l’extrême… Car dans le livre, personne n’arrive à s’identifier à cette Blanche-Neige qui découvre les sept fouets !
Le film nous donne un aperçu de ce qu’est vraiment une relation BDSM, de façon plus concrète que le roman d’E.L. James. La notion d’adrénaline, omniprésente dans toute relation sado-masochiste, y est subtilement mise en relief, que ce soit dans la peur ressentie par Anastasia (« est-ce que ça va faire mal ? ») que dans les distractions des deux personnages principaux : course à pied, hélico, planeur… D’autre part, l’héroïne semble ici ressentir un réel plaisir à recevoir une fessée, plaisir qui ne ressort pas tellement dans la trilogie écrite.
Ses images esthétiques et sa bande son exceptionnelle font de ce film un véritable plaisir des yeux et des oreilles. Les scènes de sexe sont remarquablement filmées, dévoilant les corps sans jamais tomber dans le porno. L’intérêt est cependant légèrement plus porté sur les courbes de Dakota Jonhson… alors qu’on aurait volontiers laissé nos yeux vagabonder sur le corps musclé de Jamie Dornan ! Petit bémol : les soupirs à répétition de l’actrice lors des scènes érotiques nous arrachent parfois un sourire ironique… Enfin, la musique vient apporter la touche finale à certaines scènes. Mention spéciale pour la reprise de « Crazy in Love » par Beyoncé, dans une version particulièrement sensuelle.
Finalement, cette adaptation reste assez fidèle à l’œuvre originale, en évitant – pour notre plus grand bonheur – de reproduire les passages les plus clichés. Oui, cette histoire d’amour est un peu trop fleur bleue, mais les scénaristes ne pouvaient pas non plus réécrire toute la trame… Côté acteurs, Dakota Jonhsons et Jamie Dornan s’en sortent avec brio dans le rôle de la jeune étudiante ingénue et du dominateur énigmatique. Pari réussi pour la réalisatrice britannique !
Source: Femmeactuelle.fr
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