Ce lundi 20 juillet, les Etats-Unis et Cuba rétablissent officiellement leurs relations diplomatiques. Jusqu'à présent, les deux pays disposaient de «sections d'intérêt» respectivement à La Havane et à Washington. Celles-ci seront donc rebaptisées en ambassades. C'est une nouvelle page de l'histoire de leurs relations qui s'ouvre, après 54 années d'hostilité.
Avec notre envoyée spéciale à La Havane, Véronique Gaymard
C'était l'un des derniers vestiges de la Guerre froide. Le géant américain et Cuba se toisaient depuis la rupture des relations diplomatiques décidée en janvier 1961 par le président américain Dwight Eisenhower.
Depuis, le mur de Berlin est tombé, le président Barack Obama a reconnu l'échec de la politique américaine vis-à-vis de La Havane, et à Cuba, Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel, a lancé des mesures d'ouverture économique.
Quand les deux présidents se sont serré la main à Johannesburg en décembre 2013 lors des obsèques de Nelson Mandela, cela faisait déjà six mois qu'ils avaient entamé des négociations secrètes en vue de ce rapprochement. Dix-huit mois de tractations avec la médiation du Vatican et le 17 décembre dernier, les deux présidents prenaient le monde par surprise en annonçant la reprise prochaine de leurs relations diplomatiques.
Depuis décembre, des délégations américaines et cubaines se sont rencontrées à plusieurs reprises. Lundi 20 juillet, les sections d'intérêt respectives seront transformées officiellement en ambassades, à Washington et à La Havane.
Un symbole fort, une première phase dans le processus vers la normalisation des relations qui devrait être bien plus long pour régler les différends entre les deux pays, comme la levée de l'embargo réclamée par Raul Castro. « Les décennies d'hostilité ne vont pas disparaître du jour au lendemain » déclarait d'ailleurs en janvier dernier la représentante du département américain Roberta Jacobson.
Les temps ont changé depuis que les autorités cubaines ont construit la tribune anti impérialiste et qu’ils ont érigés 138 mats pour cacher le bâtiment de la section américaine. Ici devant le front de mer, sur le célèbre Malecon, la transformation en ambassade du bloc de béton de la section d’intérêt instaurée en 1977 avec Jimmy Carter, ne va pas changer grand-chose pour les Cubains. La présence policière cubaine autour de l’ambassade sera réduite, les contrôles seront désormais confiés aux Américains, les personnels diplomatiques auront une liberté totale de mouvement sur l’île.
Pas de cérémonie officielle
Etonnement, rien n’est officiellement prévu contrairement à l’inauguration de l’ambassade cubaine à Washington qui attend 500 invités des Etats-Unis et une délégation de 30 personnes dont Bruno Rodriguez, le premier ministre des Affaires étrangères cubain à se rendre dans la capitale américaine depuis des décennies. Il sera d’ailleurs reçu par son homologue américain John Kerry.
A La Havane, devant le bâtiment qui abritera désormais l’ambassade américaine sont uniquement déployées des antennes de chaînes de télévision qui transmettent déjà en direct l’événement, dans la chaleur écrasante de l’été. Il n’est pas prévu de changer la plaque. En revanche, le secrétaire d’Etat américain John Kerry est attendu au mois d’août pour hisser les couleurs américaines sur la nouvelle ambassade.
Source: RFI
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