Après le règne des Duvalier, la république d’Haïti met le cap vers la démocratie
occidentale. Le mode d’organisation socio-politique des Duvalier fut démodé
pour plus d’un. Le peuple souverain, depuis 1986, gouvernerait à travers ses
représentants directs et indirects. De 1986 à 2016, des gouvernements se succèdent,
des nouveaux millionnaires émergent mais la grande majorité croupit lamentablement dans une misère noire. Plus de 60% des haïtiens aptes à travailler vivent encore dans un chômage désespéré. La dégradation de l’environnement
prend une proportion démesurée. La grande majorité des haïtiens vivent à moins
de 2 dollars quotidien selon la statistique officielle. L’insécurité
alimentaire abreuve la souveraineté alimentaire du pays. Les valeurs morales et culturelles s’effritent
et emportent à l’éventail de la misère,
d’une éducation inadéquate. Les cerveaux s’enfuient après le chômage et
l’insécurité pour se réfugier à l’autre bord de la frontière. Dans ce cercle vicié,
peu de mot pour expliquer les maux. Le peuple souverain semblerait choisir des représentants
propagateurs, penseurs, créateurs de mal en pire. La dissonance cognitive
bat le plein dans ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Les discours politiques
politiciens provoquent toujours de la sensation, du sentiment d’un demain
meilleur qui mobilise et remobilise le
peuple souverain à chaque fois une dernière fois ou cette fois, mais, les actes
des gouvernants au pouvoir empirent
encore et encore la situation. On dirait que l’homme aux abords du
pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir comme Janvier affirme. 1986 à nos jours est
traversé par un invariant, la médiocrité. Les autorités qui se succèdent
pourraient être plus ou moins corrompues, plus ou moins réactionnaires, népotistes,
clientélistes(…) mais ils sont tous des médiocres.
C’est de la médiocratie pur et simple
depuis 1986. Mais, la génération actuelle adviendra –t-elle à pallier à cette situation désastreuse du pays ?
Nous nous entendons que la génération alternative à la situation abjecte du
pays ne peut pas être spontanée. Il faut une solidarité, engagement intergénérationnelle,
une solidarité entre les hommes et les femmes d’Haïti et le reste du res de l’écosystème
haïtien. Mais, tout doit se faire par l’éducation.
Seule l’éducation a la noble responsabilité de reproduire ou transformer
l’ordre sociale. A cela, on interpelle l’Etat, l’école, famille, mass-média, élève(e…).
Toutefois, le dernier examen de la philo assombri l’Esperance de la fin du règne
de la médiocratie qui bat son plein depuis 1986. Compte tenu qu’il revient à la
génération descendante de prendre la relève à la génération ascendante,
l’avenir de ce pays s’annonce encore plus sombre. Les comportements des
derniers postulants de la philo en Haïti lors du déroulement de l’épreuve du baccalauréat
témoignent le pire au futur.
A ceux qui surveillent, supervisent
le dernier examen de la philo, ils peuvent
témoigner de l’effondrement du système éducatif haïtien. Il est un
système éducatif dysfonctionnel qui produit des jeunes anomiques. Les
postulants se sentent aisés pour
mystifier tous les personnels
administratifs de l’examen en dépit du fait que les responsables procédés à la fouille des postulants dès la rentrée
des barrières jusqu’à la porte des salles d’examen, les postulants dupent la
vigilance des responsables. Depuis la rentrée dans la salle d’examen, ils
commencent par attiser la complicité du surveillant. Ils appellent les
surveillants à se relaxer. Aux primes à bord, aucun téléphone n’est remarqué.
On ne voit pas non plus d’où peut cacher
un quelconque téléphone. Après avoir distribué les feuilles, ils prennent
du temps pour recopier les questions (.,.) Entretemps, ils s’assurent que leur téléphone
est là ; ils cherchent à mesurer la complaisance du surveillant. Si le
surveillant parait hostile, la grande majorité copie les questions et rien
d’autre. Ils tentent à petit feu de glisser les questions de par le téléphone ou tourne humblement vers le peu des postulants qui se débrouillent à résoudre quelque
questions. Environ 40 minutes, ils ne peuvent plus résister ; contre vent
et marré, timidement, en catimini, vous constatez la grande majorité la tête
soit entre les cuisses (fougue) , soit au coté à l’oppose du surveillant. Le surveillant,
selon son caractère, peut commencer par les amasser, un geste qui énerve les propriétaires et même les autres camarades postulants. En même
temps, des morceaux de papiers remplis se déploient. Si toutefois les récupérés,
vous énervez la grande majorité des postulants.
Sur leurs morceaux de papiers, leurs téléphones, les postulants
n’entendent aucune négociation. Vous pouvez attraper un téléphone pour un postulant, étonnement, il a fait
sortir un second téléphone soit du mouchoir, de sa ceinture, soit du poignet
sous la manche de chemise, soit dans la chaussure (…().De toute façon, beaucoup
de postulant ne portent que deux téléphones.
Parfois, après avoir saisi le premier, il fait sortir un troisième en catimini.
Leurs desseins sont formés, ils se sont convaincu qu’avec l’outil téléphonique le bac sera réussite.
La question d’étudier, de battre la night comme d’autrefois, de rester en
classe pour apprendre semblent reléguer à même plus qu’au second plan. Si le
surveillant persiste et résiste à garder
la salle normalement, en dehors de tout usage de téléphone, d’interaction, en dehors
de l’usage des morceaux de papiers, les demandes de permissions pleuvent de
part et d’autres. Ils changent de stratégies. Demander les motifs des demandes
de permission, soit qu’ils ont soif de
l’eau, soit qu’ils ont envie de faire de l’eau, (…). Jusque-là, le
surveillant récalcitrant est diabolisé
dans la salle. Ils contrarient les postulants en grande majorité. Le postulant
venant de la permission, arrive dans la salle, déploie pour la grande majorité
leur feuilles de mise honneur pliée et repliée
ouvertement. Comme on dirait que le dieu qu’il a prié avant de commencer l’examen toujours leurs
envoie de la manne. Pendant que les secondes brulent, les postulants murmurent,
acculent les surveillants avec des mots ronflants. Leurs téléphones en back grounds,
leurs espoirs tournent vers la petite minorité
qui se débrouille.
Devant la vague de plainte, le
surveillant a deux choix : soit qu’il choisisse de rester sévère, soit qu’il obéisse au malsain désire
de la grande majorité des postulants de la salle. Si le surveillant s’entend
avec le postulant alors l’examen prend une autre tournure. On dirait que
l’examen vient tout juste de commencer. Les morceaux de papiers plein d’écriture,
les téléphones mobiles de toutes marques sortent des vêtements de la grande majorité
des postulants. Pas deux postulants qui ne se font accompagner d’un téléphone
au baccalauréat selon le constat. Ils copient, envoient des texto, des photos
de par le téléphone sans moindre gène. Ils font fi de la présence des surveillants,
superviseurs(…). Ils n’ont pas d’autre choix. Ils déposent les questions réponses
sur leurs feuilles de mise honneur. Ils
les échangent avec leurs voisins ainsi de suite. Les réponses sillonnent les écrans de téléphone avec une rapidité
impressionnante. On a l’impression que l’examen organise d’abord de l’extérieur.
Une vingtaine de message responsif
peuvent remarquer en une
quarantaine de minutes sur l’écran de téléphone saisi d’un postulant.
D’ailleurs, il suffit d’un brouillon
pour alimenter toutes la salle et même l’envoie via WhatsApp, en réseau, dans
d’autre centres. En plus, on a l’impression que les postulants n’ont pas même
le temps de sonde la véracité de ce qu’ils copient. On dirait qu’il n’y aurait
aucun bagage à le faire ou du moins il
n’y a pas de choix. Leur seul sentiment consiste à remplir leurs feuilles « sans
vergognement ». A cela, le
surveillant se plaint. Bien entendu, après l’examen, ce qui parait
extraordinaire, c’est qu’il n’a pas de grands débats sur la cour non plus sur
le parcours. Chat konnen rat konnen, se poul pifò pran. Il faut aussi signaler un
nouveau dans la pratique de copie aux examens, le vol en réseau. Les postulants
sont aussi en réseau lors des examens via WhatsApp. C’est toute une fraude grave préméditée, concoctée
depuis les établissements. De part WhatsApp, la réponse peut venir même
d’un autre pays, d’un autre département, d’autre centre d’examen. Il suffit
d’être parti du réseau pour jouir de la moindre question dans l’air. Des prises
de photos de l’examen à partir des téléphones de certains postulants. C’est une
bacotelephonie.
Le comportement des postulants
prouve la déchéance du système éducatif haïtien. Un système éducatif dysfonctionnel,
qui remplit une fonction très négative pour le pays, qui ne fera qu’empirer
l’ordre socio-politique et économique répugnant du pays dans sa fonction de
reproduction sociale. Plus que les médiocres d’autorités de 1986 à nos jours,
cette génération de fraudeur épousera la corruption, l’individualisme, le mercenariat, l’obscurantisme et fondera la
surmediocratie.
Wilson Archange Saint-brun
Etudiant en sociologie et droit à l’UEH
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