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lundi 4 juillet 2016

BACCOTELEPHONIE ET LA MEDIOCRATIE




Après le règne des Duvalier, la république d’Haïti met le cap vers la démocratie occidentale. Le mode d’organisation socio-politique des Duvalier fut démodé pour plus d’un. Le peuple souverain, depuis 1986, gouvernerait à travers ses représentants directs et indirects. De 1986 à 2016, des gouvernements se succèdent, des nouveaux millionnaires émergent mais la grande majorité  croupit lamentablement  dans une misère  noire. Plus de 60% des haïtiens aptes à l’âge de  travailler vivent encore dans un chômage  désespéré. La dégradation de l’environnement prend une proportion démesurée. La grande majorité des haïtien vivent   à moins de 2 dollars quotidien selon la statistique officielle. L’insécurité alimentaire abreuve la souveraineté alimentaire du pays.  Les valeurs morales et culturelles s’effritent et emportent  à l’éventail de la misère, d’une éducation inadéquate. Les cerveaux s’enfuient après le chômage et l’insécurité pour se réfugier à l’autre bord de la frontière. Dans ce cercle vicié, peu de mot pour expliquer les maux. Le peuple souverain semblerait choisir des représentants propagateurs, penseurs, créateurs de mal en pire. La dissonance cognitive bat  le plein dans ce qu’ils disent  et ce qu’ils font. Les discours politiques politiciens  provoquent toujours  de la sensation, du sentiment d’un demain meilleur qui mobilise  et remobilise le peuple souverain à chaque fois une dernière fois ou cette fois mais les actes des gouvernants au pouvoir empirent  encore et encore la situation. 1986 à nos jours, est traversé par un invariant, la médiocrité. Les autorités qui se succèdent pourraient être plus ou moins corrompues, plus ou moins réactionnaires, népotistes, clientélistes(…) mais ils sont tous  des médiocres. C’est de la médiocratie  pur et simple depuis 1986. Mais, la génération actuelle adviendra –t-elle à pallier  à cette situation désastreuse du pays ? Nous nous entendons que la génération alternative à la situation abjecte du pays ne peut pas être spontanée. Il faut une solidarité, engagement intergénérationnelle, une solidarité entre les hommes et les femmes d’Haïti et le reste du res de l’écosystème haïtien. Mais, tout doit se faire  par l’éducation. Seule l’éducation a la noble responsabilité de reproduire ou transformer l’ordre sociale. A cela, on interpelle l’Etat, l’école, famille, mass-média, élève(e…). Toutefois, le dernier examen de la philo assombri l’Esperance de la fin du règne de la médiocratie qui bat son plein depuis 1986. Compte tenu qu’il revient à la génération descendante de prendre la relève à la génération ascendante. Les comportements des derniers postulants de la philo en Haïti lors du déroulement de l’épreuve du baccalauréat témoignent le pire au futur.
 A ceux qui surveillent, supervisent le dernier examen de la philo, ils peuvent  témoigner de l’effondrement du système éducatif haïtien. Il est un système éducatif dysfonctionnel qui produit des jeunes anomiques. Les postulants  se sentent aisés pour mystifier  tous les personnels administratifs de l’examen en dépit du fait que les responsables  procédés à la fouille des postulants dès la rentrée de la barrière jusqu’à la porte de la salle d’examen, les postulants dupent la vigilance des responsables. Depuis la rentrée dans la salle d’examen, ils commencent par attiser la complicité du surveillant. Ils appellent les surveillants à se relaxer. Aux primes à bord, aucun téléphone n’est remarqué. On ne voit pas non plus d’où peut cacher  un quelconque téléphone. Après avoir distribué les feuilles, ils prennent du temps pour recopier les questions (.,.) Entretemps, ils s’assurent que leur téléphone est là ; ils cherchent à mesurer la complaisance du surveillant. Si le surveillant parait hostile, la grande majorité copie les questions et rien d’autre. Ils tentent à petit feu de glisser les questions  de par le téléphone ou tourne  humblement vers le peu des postulants  qui se débrouillent à résoudre quelque questions. Environ 40 minutes, ils ne peuvent plus résister ; contre vent et marré, timidement, en catimini, vous constatez la grande majorité la tête soit entre les cuisses (fougue) , soit au coté à l’oppose du surveillant. Le surveillant, selon son caractère, peut commencer par les amasser, un geste qui énerve les propriétaires  et même les autres camarades postulants. En même temps, des morceaux de papiers remplis se déploient. Si toutefois les récupérés, vous énervez la grande majorité des postulants.  Sur leurs morceaux de papiers, leurs téléphones, les postulants n’entendent aucune négociation. Vous pouvez attraper un téléphone  pour un postulant, étonnement, il a fait sortir un second téléphone soit du mouchoir, de sa ceinture, soit du poignet sous la manche de chemise, soit dans la chaussure (…().De toute façon, beaucoup de postulant ne portent que deux téléphones.  Parfois, après avoir saisi le premier, il fait sortir un troisième en catimini. Leurs desseins sont formés, ils se sont convaincu  qu’avec l’outil téléphonique le bac sera réussite. La question d’étudier, de battre la night comme d’autrefois, de rester en classe pour apprendre semblent reléguer  à même plus qu’au second plan. Si le surveillant persiste  et résiste à garder la salle normalement, en dehors  de tout  usage de téléphone, d’interaction, en dehors de l’usage des morceaux de papiers, les demandes de permissions pleuvent de part et d’autres. Ils changent de stratégies. Demander les motifs des demandes de permission, soit qu’ils ont  soif de l’eau, soit qu’ils ont envie de faire de l’eau, (…). Jusque-là, le surveillant  récalcitrant est diabolisé dans la salle. Ils contrarient les postulants en grande majorité. Le postulant venant de la permission, arrive dans la salle, déploie pour la grande majorité leur feuilles de mise honneur  pliée et repliée ouvertement. Comme on dirait que le dieu qu’il a prié  avant de commencer l’examen toujours leurs envoie de la manne. Pendant que les secondes brulent, les postulants murmurent, acculent les surveillants avec des mots ronflants. Leurs téléphones en back grounds, leurs espoirs tournent vers  la petite minorité qui se débrouille.
 Devant la vague de plainte, le surveillant a deux choix : soit qu’il choisisse de rester  sévère, soit qu’il obéisse au malsain désire de la grande majorité des postulants de la salle. Si le surveillant s’entend avec le postulant alors l’examen prend une autre tournure. On dirait que l’examen vient tout juste de commencer. Les morceaux de papiers plein d’écriture, les téléphones mobiles de toutes marques sortent des vêtements de la grande majorité des postulants. Pas deux postulants qui ne se font accompagner d’un téléphone au baccalauréat selon le constat. Ils copient, envoient des texto, des photos de par le téléphone sans moindre gène. Ils font fi de la présence des surveillants, superviseurs(…). Ils n’ont pas d’autre choix. Ils déposent les questions réponses sur leurs feuilles de mise honneur.  Ils les échangent avec leurs voisins ainsi de suite. Les réponses  sillonnent les écrans de téléphone avec une rapidité impressionnante. On a l’impression que l’examen organise d’abord de l’extérieur. Une vingtaine de message responsif  peuvent remarquer  en une quarantaine de minutes sur l’écran de téléphone saisi d’un postulant. D’ailleurs, il suffit  d’un brouillon pour alimenter toutes la salle et même l’envoie via WhatsApp, en réseau, dans d’autre centres. En plus, on a l’impression que les postulants n’ont pas même le temps de sonde la véracité de ce qu’ils copient. On dirait qu’il n’y aurait aucun bagage  à le faire ou du moins il n’y a pas de choix. Leur seul sentiment consiste à remplir leurs feuilles « sans vergognement ».  A cela, le surveillant se plaint. Bien entendu, après l’examen, ce qui parait extraordinaire, c’est qu’il n’a pas de grands débats sur la cour non plus sur le parcours. Chat konnen rat konnen, se poul pifò pran. Il faut aussi signaler un nouveau dans la pratique de copie aux examens, le vol en réseau. Les postulants sont aussi en réseau lors des examens via WhatsApp.  C’est toute une fraude grave préméditée, concoctée depuis  les établissements.  De part WhatsApp, la réponse peut venir même d’un autre pays, d’un autre département, d’autre centre d’examen. Il suffit d’être parti du réseau pour jouir de la moindre question dans l’air. Des prises de photos de l’examen à partir des téléphones de certains postulants. C’est une bacotelephonie.
 Le comportement des postulants prouve la déchéance du système éducatif haïtien. Un système éducatif dysfonctionnel, qui remplit une fonction très négative pour le pays, qui ne fera qu’empirer l’ordre socio-politique et économique répugnant du pays dans sa fonction de reproduction sociale. Plus que les médiocres d’autorités de 1986 à nos jours, cette génération de fraudeur épousera la corruption, l’individualisme,  le mercenariat, l’obscurantisme et fondera la surmediocratie.
 Wilson Archange Saint-brun
Etudiant en sociologie et droit à l’UEH
PERFECTION MAGAZINE

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